Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

QUELLE FOLIE — RENCONTRE

CINÉMA

QUELLE FOLIE — RENCONTRE

De Diego Governatori

Rencontre

FRANCE

2018

1h28
VF

Séance dans le cadre du festival Écrans Libres, programmée par AURÉLIE étudiante en Master documentaire - Écritures du réel de l'Université Rennes 2

→ Séance suivie d'une rencontre avec le réalisateur

Aurélien est charmant, mais il est tourmenté. Aurélien est volubile, mais il est solitaire. Aurélien se sent inadapté, mais il a tout compris. Aurélien est autiste. Filmé, il a délié sa parole, libérant un chant d'une intensité prodigieuse, un miroir tendu vers nous.

 


LE CHOIX DE AURÉLIE

« À l’âge de 13 ou 14 ans, je me souviens avoir arraché une page de mon cahier de mathématique pour y écrire : « La vie est belle ». J’avais fièrement déposé mon oeuvre dans la cage d’escalier, afin que chacun des membres de ma famille la voit avant d’aller travailler. À la même période, je faisais face à des problèmes de santé mentale. Je me sentais écrasée et impuissante face à des problèmes existentiels dont je commençais tout juste à percevoir l’ampleur. Ils me semblaient insolubles, trop grands et trop complexes. Un vertige s’est alors emparé de moi, accompagné d’une ribambelle de troubles psychiatriques. Pourtant, « La vie est belle » n’était pas un mensonge. Je pensais que ces 2 réalités pouvaient coexister. Que l’on pouvait souffrir et avoir une féroce envie de vivre, de partager et d’aimer. Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre mais je m’intéresse toujours aux troubles mentaux de la jeunesse. Ce qui me touche en particulier, c’est la façon dont une maladie mentale peut plonger un être dans un monde où il se sent loin des autres. De la même manière qu’un autisme peut élever une barrière invisible entre une personne et son altérité, un trouble de la dépersonnalisation déforme la perception du monde et crée une difficulté à expliquer ce que l’on vit. Si j’ai suivi des études d’art et de cinéma, c’est aussi pour voir et essayer d’exprimer d’autres réalités. Regarder derrière la marginalisation et la stigmatisation des troubles mentaux. Dépasser l’image froide et fataliste que l’on en a. Photographie, peinture, littérature, cinéma : tout est une fenêtre sur l’autre. J’ai été ravie de trouver enfin un passage pour outrepasser ma solitude. Les films sont pour moi un merveilleux moyen de raconter les troubles mentaux dans toute leur diversité. »

GÉNÉRIQUE

Réalisation

Diego Governatori


Avec 
Aurélien Deschamps