Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

FAIRE COMMUNAUTÉ

CINÉMA

FAIRE COMMUNAUTÉ

Programme de 3 courts métrages

FRANCE, BELGIQUE

1h50
VF

Séance dans le cadre du festival Écrans Libres, programmée par MARIN, étudiant en Master documentaire - Écritures du réel de l'Université Rennes 2

EN ATTENDANT LES ROBOTS de Natan Castay
Nuits et jours, Otto efface pour un centime des visages sur Google StreetView. C’est l'une des tâches que lui et ses amis du monde entier réalisent sur Amazon Mechanical Turk, une plateforme de micro-tâches. Otto plonge dans un monde robotique qui soulève la question de l'humanité.

NOURRIR LA LUTTE de Camille Morin, en se présence
Hiver 2023, le quotidien d'une cantine militante en plein mouvement social. De la mobilisation contre la réforme des retraites au mouvement contre les bassines de Sainte-Soline. Du maraichage, de la cuisine, des manifs et des cookies.

EN COMMUNAUTÉ de Camille Octobre Laperche 
Monique, Thérèse, Marie-Noëlle, Marie-Dominique, Geneviève, Jacqueline et Annie sont religieuses. Elles vivent depuis plus de 40 ans dans leur monastère situé à Saint-Héand, dans la Loire. Ensemble, elles s'apprêtent à vivre une décision majeure et radicale pour le devenir de leur communauté.

LE CHOIX DE MARIN 

« Depuis ma naissance, la société dans laquelle je grandis est sans relâche traversée par ce qu'on appelle communément des crises. Elles semblent se suivre continuellement sans aboutir sur les réels changements de fond auxquels je m’attendais. Vient l’âge adulte où je réalise que seule, ma voix ne porte pas,et que ce sentiment d’être simple témoin de ces crises peut rapidement devenir une souffrance. Je me rends également compte que ce sentiment d’impuissance n’est pas une fatalité. Partagé par beaucoup, il se dissipe à la faveur d’échanges. C’est ici que je trouve la source de mon attrait pour le documentaire : l’occasion de regarder les crises sous un angle nouveau, l’opportunité de discussions et de réflexions sur lesquelles construire collectivement. En mars dernier, je prenais part à la manifestation de Sainte-Soline dont l’un des objectifs était d’obtenir un moratoire sur une méthode d'accaparement de la ressource en eau. Individu parmi des milliers d’autres, sans bannière comme beaucoup, et dans une démarche de travail documentaire, je marchais aux côtés de 150 collectifs participant à la manifestation. Une effusion de violence plus tard, le discours du gouvernement me taxait, ainsi que tous les participant·es, d’éco-terroristes et de communautaristes. Par ces mots,l’autorité politique régissant la société dont je pensais être partie me contraignait à devenir une sorte de paria. Je faisais l’expérience d’un amalgame courant, d’une rupture du dialogue social où la seule issue qui m’était laissée était de me positionner dans l’un des deux camps irréconciliables. Cet épisode a induit chez moi des questionnements qui me traversent encore aujourd’hui et qui ont guidé le choix de cette programmation. Les clivages entre communautés peuvent-ils s’effacer pendant ces périodes charnières de crise ? Dans quelles conditions une crise peut-elle être propice à l'entraide et au constat collectif des problèmes de fond qu'elle sous-tend ? En attendant les robots, Nourrir la lutte et En communauté sont, je l’espère, des opportunités d’en discuter. »