Théâtre National de Bretagne
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TRANSMETTRE

ENTRETIEN AVEC ARTHUR NAUZYCIEL

Publié le 06/10/2022

Pourquoi la transmission est-elle, plus que jamais, la pierre angulaire du TNB ?

 

La transmission est au cœur du TNB : « Partager, Transmettre, Rencontrer ». Et nous ne cessons de le faire à plusieurs niveaux. Nous présentons dans la saison des artistes importants tout en accompagnant la jeune génération. Nous travaillons sur le territoire de façon à ce que toutes les générations soient présentes dans nos salles. Nous sommes attentifs aux liens qu’entretiennent les élèves de l’École (dont la place est fondamentale dans nos missions et notre maison) avec le plateau mais aussi avec la ville. Notre travail consiste à préparer les artistes et le public de demain.

 

Le festival, traversé de part en part cette année par ce désir de transmission, opère-t-il une mue ?

 

Un festival doit aussi être un temps de construction de soi dans l’expérience singulière qui est celle du spectacle vivant, un temps de rencontres et de formations pour de jeunes artistes, le début d’un dialogue qui passe par la pratique avec des artistes confirmés. C’est aussi une façon de se relier à leur histoire, à l’histoire du théâtre. C’est ce qui m’avait donné envie d’inviter Patrick Boucheron comme historien associé dès 2017, afin de relier l’Histoire et le théâtre. La mémoire, le témoignage, l’inscription de nos créations dans un champ plus vaste nous reliant au monde, sont des enjeux importants au TNB. Ces moments sont de plus en plus rares aujourd’hui.

 

Comment cela va-t-il se passer ?

 

Jusqu’à maintenant, il existait parallèlement au festival un programme d’ateliers et de rendez-vous avec les artistes invités, destiné exclusivement aux écoles et aux étudiants en art. J’ai souhaité élargir cette opportunité au public ainsi qu’à de jeunes professionnel·les en début de parcours. Nous souhaitons favoriser la relation entre ces jeunes et des artistes à l’identité forte et au parcours solide. Qu’il s’agisse de Guy Cassiers, de Latifa Laâbissi, de Théo Mercier, ou de moi-même, nous ne pensons pas la transmission de manière verticale et scolaire mais souhaitons partager nos processus, nos outils, et notre expérience, afin de conforter ces jeunes dans leur propre parcours. Difficile de présupposer ce qui se passera dans le cadre de ces ateliers, car on ne transmet que ce que nous cherchons nous-mêmes, et non pas une vérité.

 

Soutenir la pratique artistique, sa passation d’une génération à l’autre, et recréer une fabrique de théâtre, est-ce aller à contre-courant de ce qui fait société aujourd’hui, c’est-à-dire la frénésie des réseaux sociaux où le surprésent oblitère le passé ?

 

Dans ce monde dominé par le fluide et le virtuel, faire du théâtre, ou de la danse, c’est justement donner forme à des enjeux sensibles, c’est inventer une écriture au plateau. Donner une forme, par la création d’objets scéniques en l’occurrence, est essentiel car c’est ce qui fait de nous des humains : construire avec d’autres. Ce qui est beau c’est de constater qu’il y a toujours des gens qui continuent de s’intéresser à nos pratiques. Quelque chose du théâtre perdure. Le public est là. Et il y a également de plus en plus de curieux et de passionnés de théâtre qui choisissent, très jeunes, d’y consacrer leur vie. Nous voulons leur offrir ce temps du festival pour qu’ils puissent partager leur passion avec d’autres, et rencontrer des artistes qui ont déjà fait une partie du chemin. Découvrir qu’il n’y a pas de trajectoire prédéfinie mais des parcours singuliers. Ce dont témoigne la série Demain de Leila Adham pour le TNB, sur les parcours d’artistes. Nous accueillerons celles et ceux qui veulent nous rejoindre. Créer un lien, oui, pour créer une communauté autour d’un art que nous aimons.

 

TRANSMETTRE

ENTRETIEN AVEC ARTHUR NAUZYCIEL

Publié le 06/10/2022

Pourquoi la transmission est-elle, plus que jamais, la pierre angulaire du TNB ?

 

La transmission est au cœur du TNB : « Partager, Transmettre, Rencontrer ». Et nous ne cessons de le faire à plusieurs niveaux. Nous présentons dans la saison des artistes importants tout en accompagnant la jeune génération. Nous travaillons sur le territoire de façon à ce que toutes les générations soient présentes dans nos salles. Nous sommes attentifs aux liens qu’entretiennent les élèves de l’École (dont la place est fondamentale dans nos missions et notre maison) avec le plateau mais aussi avec la ville. Notre travail consiste à préparer les artistes et le public de demain.

 

Le festival, traversé de part en part cette année par ce désir de transmission, opère-t-il une mue ?

 

Un festival doit aussi être un temps de construction de soi dans l’expérience singulière qui est celle du spectacle vivant, un temps de rencontres et de formations pour de jeunes artistes, le début d’un dialogue qui passe par la pratique avec des artistes confirmés. C’est aussi une façon de se relier à leur histoire, à l’histoire du théâtre. C’est ce qui m’avait donné envie d’inviter Patrick Boucheron comme historien associé dès 2017, afin de relier l’Histoire et le théâtre. La mémoire, le témoignage, l’inscription de nos créations dans un champ plus vaste nous reliant au monde, sont des enjeux importants au TNB. Ces moments sont de plus en plus rares aujourd’hui.

 

Comment cela va-t-il se passer ?

 

Jusqu’à maintenant, il existait parallèlement au festival un programme d’ateliers et de rendez-vous avec les artistes invités, destiné exclusivement aux écoles et aux étudiants en art. J’ai souhaité élargir cette opportunité au public ainsi qu’à de jeunes professionnel·les en début de parcours. Nous souhaitons favoriser la relation entre ces jeunes et des artistes à l’identité forte et au parcours solide. Qu’il s’agisse de Guy Cassiers, de Latifa Laâbissi, de Théo Mercier, ou de moi-même, nous ne pensons pas la transmission de manière verticale et scolaire mais souhaitons partager nos processus, nos outils, et notre expérience, afin de conforter ces jeunes dans leur propre parcours. Difficile de présupposer ce qui se passera dans le cadre de ces ateliers, car on ne transmet que ce que nous cherchons nous-mêmes, et non pas une vérité.

 

Soutenir la pratique artistique, sa passation d’une génération à l’autre, et recréer une fabrique de théâtre, est-ce aller à contre-courant de ce qui fait société aujourd’hui, c’est-à-dire la frénésie des réseaux sociaux où le surprésent oblitère le passé ?

 

Dans ce monde dominé par le fluide et le virtuel, faire du théâtre, ou de la danse, c’est justement donner forme à des enjeux sensibles, c’est inventer une écriture au plateau. Donner une forme, par la création d’objets scéniques en l’occurrence, est essentiel car c’est ce qui fait de nous des humains : construire avec d’autres. Ce qui est beau c’est de constater qu’il y a toujours des gens qui continuent de s’intéresser à nos pratiques. Quelque chose du théâtre perdure. Le public est là. Et il y a également de plus en plus de curieux et de passionnés de théâtre qui choisissent, très jeunes, d’y consacrer leur vie. Nous voulons leur offrir ce temps du festival pour qu’ils puissent partager leur passion avec d’autres, et rencontrer des artistes qui ont déjà fait une partie du chemin. Découvrir qu’il n’y a pas de trajectoire prédéfinie mais des parcours singuliers. Ce dont témoigne la série Demain de Leila Adham pour le TNB, sur les parcours d’artistes. Nous accueillerons celles et ceux qui veulent nous rejoindre. Créer un lien, oui, pour créer une communauté autour d’un art que nous aimons.

 

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