Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel
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CINÉMA
ITALIE
1974
1H43
VOSTF
COMÉDIE DRAMATIQUE
Ce film vous est présenté dans le cadre d'une rétrospective consacrée à Dino Risi, en 3 films.
Il vous arrive rarement de partir d’un roman pour faire un film. C’est pourtant le cas avec Parfum de femme :
"Effectivement, ce n’est pas dans mes habitudes, et je crois que cela a dû m’arriver 2 fois avant ce film : en 1960 avec L’Inassouvie, et en 1969 avec Il Giovane normale. Je préfère généralement travailler sur des histoires originales sans m’attacher à quelque chose qui existe déjà au niveau de l’écriture. Mais le roman de Giovanni Arpino Il Buio e il miele (L’obscurité et le miel) auquel je suis resté assez fidèle, apportant peu de changements sinon pour le condenser, est une œuvre originale dans le panorama littéraire italien. Arpino est un solitaire totalement à l’écart des clans et des modes littéraires. Il raconte de façon un peu démodée des histoires très sombres qui frappent par leur psychologie très forte. Et ce qui m’a attiré dans Il Buio e il miele c’est ce caractère d’un aveugle qui n’accepte pas la cécité, d’un homme mûr, violent, luxurieux, rempli de curiosité et d’appétit et qui est en train de quitter la vie. Il y a une sorte de duplicité fascinante dans cette façon de quitter la vie et en même temps de l’aimer de façon désespérée. En outre, il y avait en Italie un grand acteur auquel je suis très attaché — nous en sommes à peu près à notre dixième film ensemble ! — et pour lequel semblait avoir été écrit ce personnage très fort à la mesure de sa sensibilité. Mais le paradoxe a consisté à monter cette production difficile (car le sujet reposant sur un aveugle, effrayait) non pas sur le nom de Gassman, qui n’était pas très coté alors au box-office, mais sur la réunion du jeune Alessandro Momo, que Malizia avait fait exploser sur le plan commercial, et d’une jeune actrice dont on commençait à parler, Agostina Belli… "
— Dino Risi
Un portrait à l’eau-forte qui traduit l’état d’esprit d’un homme refusant de voir ce que son infirmité lui prend, à savoir sa fierté, son assurance, sa virilité et son autorité. Si Fausto joue les comiques, c’est pour mieux dissimuler son amertume. Impérial, agressif et angoissé, Vittorio Gassman l’interprète avec un immense talent. Un rôle, récompensé au Festival de Cannes, plein de nuances et de force, pour un film à la fois très cruel et très tendre. Avec Parfum de femme, Dino Risi apparaît dès lors comme un clown triste. « C’est certainement un film plus grave que d’habitude pour moi, et plutôt que de comédie à l’italienne, il faudrait peut-être parler ici de tragédie à l’italienne ». Une comédie triste réussie, une œuvre populaire, à la fois divertissante et subtilement critique, une recette d’alchimiste dont seul Risi a le secret.
Il y a 7 ans, Fausto a perdu sa main gauche et ses yeux dans un accident. Il recrute Ciccio, un jeune ordonnance, pour l’accompagner pendant une semaine jusqu’à Gênes. Fausto y retrouve Sara qui depuis l’adolescence se consume d’amour et d’adoration pour lui qui la rudoie, la repousse et l’humilie sans cesse.
Réalisation
Dino Risi
Avec
Vittorio Gassman, Agostina Belli, Alessandro Momo