Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

Le Magazine du TNB Image retour sur la une

ÉTUDIANT·E NOMADE

TRISTAN AU BRÉSIL

Publié le 05/04/2024

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

À l’image du projet artistique du TNB, l’École du TNB développe un projet pédagogique résolument ouvert sur l’international : invitations d’artistes-pédagogues étrangers, échanges internationaux à l’occasion de workshops… mais aussi séjours individuels à l’étranger en 3e année de formation. 

 

Cette semaine, suivez Tristan à Salvador, Teresina, Rio de Janeiro et São Paulo.

 

| Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Il n’y a pas une seule structure mais de nombreuses, très liées, un écosystème, une famille d’artistes dans le monde de la danse au Brésil. 

 

L’école de danse afro-brésilienne de Rosangela Silvestre à Salvador, la compagnie DemolitionIncorporada de Marcelo Evelin à Teresina, la compagnie Suave de Alice Ripoll à Rio de Janeiro, la Coletiva Ocupação et la compagnie de José Fernando Peixoto de Azevedo à São Paulo. 

 

Différents langages, mais qui passent tous par le corps, la danse, donc je les comprends. Même si je parle bien le portugais à présent, il n’y a jamais eu de barrière de la langue dans le travail. 

 

| Pourquoi avoir choisi cette destination ?

 

Je savais que ce serait l’été ici, que les brésilien·nes passaient leurs journées à danser, boire des noix de coco et des caïpirinhas. Ça m’allait très bien comme environnement de travail.

J’ai tenté de créer des liens avec plusieurs pays, mais c’est réellement le Brésil qui m’a donné des réponses, m’a ouvert les bras et les jambes, et m’a accueilli merveilleusement. Le choix s’est plutôt révélé à moi.

 

Connaissant également la culture flamboyante de la danse ici, la Capoeira, la Samba, la Rebolada (« Twerk »), les danses des Orixas et tous les rituels du Condomblé, le Forró, le Brega Funk. Je savais que mes yeux seraient émerveillés. 

 

Je rêvais de parler portugais et de twerker. À présent, je peux twerker en parlant portugais. 

 

 

| Ton expérience change-t-elle ton point de vue sur l'écosystème culturel français ?

 

Ici, il n’y a pas l’assiduité de la France, sur les horaires, l’organisation en amont. J’ai rarement vu des artistes vivre autant dans le moment présent sans se soucier du futur, mais se tenant prêt pour toute belle opportunité de créer quelque chose. Je pense que ça demande beaucoup de souplesse et de confiance dans le fait que les choses se constituent à leurs rythmes et organiquement, avec tous les accidents et les obstacles imposés par le temps et l’absence de structures (excepté São Paulo qui est une exception culturelle, plus proche de ce que l’on connaît en Europe). 

 

| Qu'est-ce que cette expérience t'apporte en tant qu'artiste ?

 

Je rêve de voyager beaucoup dans le futur, pour mon travail. Comme un aventurier, je manie mieux l’art de l’exploration. Je m’adapte mieux aux vents et aux intempéries. Surtout, je sais quels outils il me faut si je veux dépasser les frontières de l’imagination où que je sois : ma boussole, mon compas, mon crayon, ma vareuse ; et principalement mon regard et mon silence pour toujours mieux résonner avec le monde. Mon sourire pour parler aux Autres : même sans un langage commun, le sourire est le pas qui mène au rire, et à l’amitié, aussi furtive soit-elle. 

 

J’espère rapporter ces joyaux en France. Goûter à ce que la vie me propose plutôt qu’imposer toujours mes choix. 

 

| Un moment marquant depuis ton arrivée ?

 

Aujourd’hui était une journée d’exception. Méditer sur une dune de sable, dissoudre l’irréalité du temps en sentant ces grains blancs dorés me fouetter le visage, en espérant que mes poils de narines retiennent chaque grain pour que mes poumons ne s’en remplissent. Une sensation de quiétude extraordinaire, dans une solitude qui m’appartient à présent, reflétant sur les 3 derniers mois qui constituent une vie, à cette frontière délicieuse de la dégustation de tout ce que ce pays représente pour moi maintenant, et la douceur délicieuse de me dire que je rentre bientôt chez moi, dans mon pays a-doré.

Regarder les dunes à l’envers

Et voir un ciel de sable 

Une terre de ciel et d’eau 

Ma dernière baignade de l’été… euh…. de l’hiver….

Le Magazine du TNB

VOIR

>

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

ÉTUDIANT·E NOMADE

TRISTAN AU BRÉSIL

Publié le 05/04/2024

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

À l’image du projet artistique du TNB, l’École du TNB développe un projet pédagogique résolument ouvert sur l’international : invitations d’artistes-pédagogues étrangers, échanges internationaux à l’occasion de workshops… mais aussi séjours individuels à l’étranger en 3e année de formation. 

 

Cette semaine, suivez Tristan à Salvador, Teresina, Rio de Janeiro et São Paulo.

 

| Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Il n’y a pas une seule structure mais de nombreuses, très liées, un écosystème, une famille d’artistes dans le monde de la danse au Brésil. 

 

L’école de danse afro-brésilienne de Rosangela Silvestre à Salvador, la compagnie DemolitionIncorporada de Marcelo Evelin à Teresina, la compagnie Suave de Alice Ripoll à Rio de Janeiro, la Coletiva Ocupação et la compagnie de José Fernando Peixoto de Azevedo à São Paulo. 

 

Différents langages, mais qui passent tous par le corps, la danse, donc je les comprends. Même si je parle bien le portugais à présent, il n’y a jamais eu de barrière de la langue dans le travail. 

 

| Pourquoi avoir choisi cette destination ?

 

Je savais que ce serait l’été ici, que les brésilien·nes passaient leurs journées à danser, boire des noix de coco et des caïpirinhas. Ça m’allait très bien comme environnement de travail.

J’ai tenté de créer des liens avec plusieurs pays, mais c’est réellement le Brésil qui m’a donné des réponses, m’a ouvert les bras et les jambes, et m’a accueilli merveilleusement. Le choix s’est plutôt révélé à moi.

 

Connaissant également la culture flamboyante de la danse ici, la Capoeira, la Samba, la Rebolada (« Twerk »), les danses des Orixas et tous les rituels du Condomblé, le Forró, le Brega Funk. Je savais que mes yeux seraient émerveillés. 

 

Je rêvais de parler portugais et de twerker. À présent, je peux twerker en parlant portugais. 

 

 

| Ton expérience change-t-elle ton point de vue sur l'écosystème culturel français ?

 

Ici, il n’y a pas l’assiduité de la France, sur les horaires, l’organisation en amont. J’ai rarement vu des artistes vivre autant dans le moment présent sans se soucier du futur, mais se tenant prêt pour toute belle opportunité de créer quelque chose. Je pense que ça demande beaucoup de souplesse et de confiance dans le fait que les choses se constituent à leurs rythmes et organiquement, avec tous les accidents et les obstacles imposés par le temps et l’absence de structures (excepté São Paulo qui est une exception culturelle, plus proche de ce que l’on connaît en Europe). 

 

| Qu'est-ce que cette expérience t'apporte en tant qu'artiste ?

 

Je rêve de voyager beaucoup dans le futur, pour mon travail. Comme un aventurier, je manie mieux l’art de l’exploration. Je m’adapte mieux aux vents et aux intempéries. Surtout, je sais quels outils il me faut si je veux dépasser les frontières de l’imagination où que je sois : ma boussole, mon compas, mon crayon, ma vareuse ; et principalement mon regard et mon silence pour toujours mieux résonner avec le monde. Mon sourire pour parler aux Autres : même sans un langage commun, le sourire est le pas qui mène au rire, et à l’amitié, aussi furtive soit-elle. 

 

J’espère rapporter ces joyaux en France. Goûter à ce que la vie me propose plutôt qu’imposer toujours mes choix. 

 

| Un moment marquant depuis ton arrivée ?

 

Aujourd’hui était une journée d’exception. Méditer sur une dune de sable, dissoudre l’irréalité du temps en sentant ces grains blancs dorés me fouetter le visage, en espérant que mes poils de narines retiennent chaque grain pour que mes poumons ne s’en remplissent. Une sensation de quiétude extraordinaire, dans une solitude qui m’appartient à présent, reflétant sur les 3 derniers mois qui constituent une vie, à cette frontière délicieuse de la dégustation de tout ce que ce pays représente pour moi maintenant, et la douceur délicieuse de me dire que je rentre bientôt chez moi, dans mon pays a-doré.

Regarder les dunes à l’envers

Et voir un ciel de sable 

Une terre de ciel et d’eau 

Ma dernière baignade de l’été… euh…. de l’hiver….

EN ÉCHO

LIRE

PROMOTION 11

ÉTUDIANT·ES NOMADES

Cette immersion de 3 mois dans un pays étranger peut prendre différentes formes : séjour d’étude dans une école ou une université partenaire, ou stage...
Lire la suite