Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

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ÉTUDIANT·E NOMADE

PIERRE EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Publié le 12/02/2024

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

À l’image du projet artistique du TNB, l’École du TNB développe un projet pédagogique résolument ouvert sur l’international : invitations d’artistes-pédagogues étrangers, échanges internationaux à l’occasion de workshops… mais aussi séjours individuels à l’étranger en 3e année de formation. 

 

Cette semaine, suivez Pierre à Prague, au Narodni Divadlo.

 

« Ce que je vais faire n’est peut-être pas très artistique, on pourra même dire que c’est un peu ronflant, mais j’ai envie de vous proposer un petit cours de lettres et d’alphabet.

La langue tchèque est complexe. Tous ceux qui l'ont approché vous le diront. Quelques personnes à Prague m'ont regardé avec des yeux ronds quand je leur ai dit que je tentais d'apprendre quelques rudiments de la langue, et m'ont dit que je pouvais parler anglais sans problème à Prague.

Elle se rapproche du russe et du polonais, et est voisine du slovaque. Un tchèque et un slovaque, malgré quelques différences, se comprendront globalement sans problèmes.

Je me suis dit que ce serait intéressant de décortiquer l'alphabet tchèque, histoire de savoir comment se prononce tel accent de telle personnalité tchèque si le hasard vous en fait rencontrer une.

 

En tchèque, toutes les lettres se prononcent, donc pas de pièges si on se concentre. C’est là qu’on se rend compte à quel point le français est vicieux. Des mots comme smrt ou vlk peuvent faire assez peur (et encore, il y en a des plus longs). Mais on finit par s’y habituer (j’ai tendance à dire smérté et veulké).

 

Le c va se prononcer comme un ts, par exemple dans cukr (sucre).

 

Le j va se prononcer à l'allemande, c'est-à-dire comme un y (yoyo). Ex : Jan, le Jean tchèque

 

Le h va se prononcer par une forte expiration, comme à l'allemande (on ne l'aime pas les français celui-là, je pense que c'est l'un des principaux tics de langage qui nous grillent). Ex : hezký (m), hezká (f), hezké (neutre), qui veut dire beau, joli.

 

Le ch va se prononcer à l'allemande (bon, les allemands LV1 ont un avantage), c'est à dire un r dans la gorge, comme un raclement. Ex : ticho ! (chut !)

 

Le u va se prononcer ou, comme de nombreuses langues autour de nous. Ex : ulice (oulitssé), qui veut dire rue.

 

Le tchèque va avoir par la suite quelques accents :

 

Tout d'abord, nous avons ce que je qualifierais sans aucune formation de linguiste d'accent long. C’est à dire qu'en le plaçant sur une voyelle, celle-ci va devenir longue

á, é, í, ó, ú, ý

Bien sûr, il faut marquer le temps mais il y a une petite intuition à développer. Je sais que j'ai tendance à vouloir trop marquer la différence et que ça peut faire peur à mon entourage quand je dis naaaaarodniiiiiii pour národní (national).

 

Le ů surmonté d’un rond en chef (je viens d’apprendre cette jolie tournure), qui va se prononcer comme un ú (un ou long donc).

 

Ensuite, nous avons le signe haček (caron, en français), l'accent qui va rendre le tout un peu plus corsé. Une sorte d'accent circonflexe inversé.

 

En l'ajoutant au c, on obtient č, qui se prononce tch, comme dans tchèque justement. Ce qui donne Česko (Tchéquie).

En l’ajoutant au e, on obtient ě, qui donne ïé, en français. Par exemple dans město (ville)

 

Il peut représenter une mouillure (le son que fait votre bouche quand elle est toute pâteuse et que vous passez la langue sur votre palais). C’est un son que l’on fait naturellement en français, comme dans papillon par exemple. C’est le cas pour Ď (di) et Ť (ti), qui s’écrivent ď et ť en minuscule (on s’accroche).

Et en l’ajoutant au n, on obtient ň, l’équivalent de gn en français, ou du tilde espagnol ñ.

 

En l'ajoutant au s, on obtient š, qui se prononce ch, comme dans champ. Par exemple šest (six).

On dit donc bien Miloš Forman, et pas Milos Forman

 

En l'ajoutant au z, on obtient ž, qui se prononce j, comme dans joli (il m'a étonné celui-là la première fois)

On le retrouve dans muž (homme) et žena (femme), ou dans džus (jus de fruit)

 

Et enfin, nous avons la terreur qui arrive quand on l'ajoute au r, le ř, un son typiquement tchèque et typiquement coriace. Dans tous les livres que je consulte, il est décrit comme un r et un j dit en une seule fois. Mais quand on sait que pas mal de petits tchèques vont chez l'orthophoniste pour bien savoir le prononcer, on est quelque peu rassuré. Et évidemment, il est très fréquent dans la langue. Par exemple dans tři, qui veut dire trois. Qui est plus simple à dire que čtyři (quatre).

 

Maintenant, vous ne devriez avoir aucun mal avec petit vocabulaire de base si vous apprenez votre mutation à Prague dans les jours qui viennent :

 

dobrý den : bonjour

ahoj : salut

děkuji ou diky (pour les intimes) : merci

prosím : s’il vous plaît, pardon ? (quand vous n’avez pas entendu)

na shledanou : au revoir (bon celui là j’hésite toujours à le dire avec ce satané h)

klobása : saucisse (important)

 

ano : oui

qui peut se contracter en no, donc si un tchèque vous dit “no, no, no”, il est d'accord avec vous. La confusion peut être facile. Le ano peut aussi se transformer en jo, une sorte de “ouais”

 

ne : non. Celui-là,  on le reconnaît bien

 

Je vous laisse avec quelques grandes personnalités tchèques, pour vous entraîner à bien les dire, et ainsi énerver vos auditeurs pendant vos soirées mondaines, comme vos amis au restaurant italien qui disent bruschetta et non pas brouchéta.

 

Věra Chytilová

Jiři Menzel

Tomáš Masaryk

Václav Havel

Antonin Dvořák

Karel Čapek

Jan Švankmajer

Božena Němcová

Jan Hus »

 

« Je ne connaissais de la République tchèque que son cinéma des années 60. »

 

| Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Je suis actuellement au Narodni Divadlo, autrement dit le Théâtre National de Prague en République tchèque, une structure qui regroupe l’Opéra National, le Ballet National et le Théâtre National. Ceux-ci se déploient leurs spectacles sur 4 salles : le Narodni Divadlo (Théâtre National), le Statovské Divadlo (Théâtre des Etats), le Statsni Opera et la Nová Scéna. C’est un équivalent de la Comédie Française. J’assiste à la création d’un spectacle pour enfants, Ještě chvilku, un texte de Maria Wojtyszko mis en scène par Anna Klimešová. Concrètement, c’est beaucoup d’autonomie et de travail d’observation. Je travaille également sur la traduction du texte en français (à mon échelle), qui pourront éventuellement amener à des sous-titres pour le spectacle.

 

| Pourquoi avoir choisi cette destination ?

 

Avant de choisir un pays, je voulais d’abord être dans un environnement dont je ne maîtrisais pas la langue. Je voulais éviter la zone de confort. Je ne connaissais de la République tchèque que son cinéma des années 60 : Miloš Forman, Jiři Menzel… et Milan Kundera. De manière générale, je connais peu l’histoire de l’Europe centrale alors que ce sont des pays pas si lointains. Je me suis donc dit que ça allait être une découverte totale. Et depuis, je découvre l’histoire passionnante d’un pays qui a dû se battre pour son existence et pour sa langue tout au long de son histoire. Prague qui est passé par les Habsbourg, le Protectorat nazi, l’occupation soviétique…

 

| Ton expérience change-t-elle ton point de vue sur l’écosystème culturel français ?

 

C’est moins qu’elle change mon point de vue et davantage qu’elle me fait me rendre compte des spécificités du paysage français. Ici à Prague, il y a des dizaines de théâtre, et presque tous sont constitués de troupes permanentes, alors qu’en France cela tient plus de l’exception (Comédie Française, Théâtre du Soleil, Théâtre du Radeau). Un acteur·ice n’est donc jamais sur un seul rôle à la fois, et les répétitions sont beaucoup plus courtes que ce dont j’ai l’habitude en France.

 

| Qu’est-ce que cette expérience t’apporte en tant qu’artiste ?

 

J’ai beaucoup de liberté et de temps lors de ce stage, et c’est donc à moi de le modeler au fil des semaines. J’ai la sensation d’avoir un avant-goût de ma vie en tant que comédien à la fin du TNB. Comment gérer l’outil qu’est notre corps. Ne pas comprendre la langue m’apprend aussi à être à la fois dans une écoute et une compréhension au-delà des mots. Plus attentif aux gestes, aux tons, et à l’autre.

 

| Un moment marquant depuis ton arrivée ?

 

Une balade nocturne dans le quartier de Hradčany, une colline qui domine la ville et sur laquelle se trouve l’immense complexe du Château de Prague. Du quartier de Malá Strana (le Petit Côté), je prends un long escalier recouvert de neige, il fait bien froid, et j’atterris sur Hradcanské namesti, la grande place devant l’entrée du Château. De jour, c’est rempli de touristes, mais là il n’y a pas un chat. Ce n’est pas un quartier d’habitation. Je suis seul, j’ai un panorama de Prague à ma gauche, une place vide avec une énorme route à traverser. Ces dimensions me donnent le vertige. J’arpente les rues en me prenant pour un personnage de Dostoïevski. Au bout du chemin, je m’arrête prendre une pinte à 2 euros au U Cerného vola, « Chez le bœuf noir », sur une banquette en bois, avec la mousse qui fait le quart de la chope. Et je me réchauffe.

Le Magazine du TNB

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PIERRE EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

ÉTUDIANT·E NOMADE

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Publié le 12/02/2024

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait partie intégrante de leur cursus de formation. 

À l’image du projet artistique du TNB, l’École du TNB développe un projet pédagogique résolument ouvert sur l’international : invitations d’artistes-pédagogues étrangers, échanges internationaux à l’occasion de workshops… mais aussi séjours individuels à l’étranger en 3e année de formation. 

 

Cette semaine, suivez Pierre à Prague, au Narodni Divadlo.

 

« Ce que je vais faire n’est peut-être pas très artistique, on pourra même dire que c’est un peu ronflant, mais j’ai envie de vous proposer un petit cours de lettres et d’alphabet.

La langue tchèque est complexe. Tous ceux qui l'ont approché vous le diront. Quelques personnes à Prague m'ont regardé avec des yeux ronds quand je leur ai dit que je tentais d'apprendre quelques rudiments de la langue, et m'ont dit que je pouvais parler anglais sans problème à Prague.

Elle se rapproche du russe et du polonais, et est voisine du slovaque. Un tchèque et un slovaque, malgré quelques différences, se comprendront globalement sans problèmes.

Je me suis dit que ce serait intéressant de décortiquer l'alphabet tchèque, histoire de savoir comment se prononce tel accent de telle personnalité tchèque si le hasard vous en fait rencontrer une.

 

En tchèque, toutes les lettres se prononcent, donc pas de pièges si on se concentre. C’est là qu’on se rend compte à quel point le français est vicieux. Des mots comme smrt ou vlk peuvent faire assez peur (et encore, il y en a des plus longs). Mais on finit par s’y habituer (j’ai tendance à dire smérté et veulké).

 

Le c va se prononcer comme un ts, par exemple dans cukr (sucre).

 

Le j va se prononcer à l'allemande, c'est-à-dire comme un y (yoyo). Ex : Jan, le Jean tchèque

 

Le h va se prononcer par une forte expiration, comme à l'allemande (on ne l'aime pas les français celui-là, je pense que c'est l'un des principaux tics de langage qui nous grillent). Ex : hezký (m), hezká (f), hezké (neutre), qui veut dire beau, joli.

 

Le ch va se prononcer à l'allemande (bon, les allemands LV1 ont un avantage), c'est à dire un r dans la gorge, comme un raclement. Ex : ticho ! (chut !)

 

Le u va se prononcer ou, comme de nombreuses langues autour de nous. Ex : ulice (oulitssé), qui veut dire rue.

 

Le tchèque va avoir par la suite quelques accents :

 

Tout d'abord, nous avons ce que je qualifierais sans aucune formation de linguiste d'accent long. C’est à dire qu'en le plaçant sur une voyelle, celle-ci va devenir longue

á, é, í, ó, ú, ý

Bien sûr, il faut marquer le temps mais il y a une petite intuition à développer. Je sais que j'ai tendance à vouloir trop marquer la différence et que ça peut faire peur à mon entourage quand je dis naaaaarodniiiiiii pour národní (national).

 

Le ů surmonté d’un rond en chef (je viens d’apprendre cette jolie tournure), qui va se prononcer comme un ú (un ou long donc).

 

Ensuite, nous avons le signe haček (caron, en français), l'accent qui va rendre le tout un peu plus corsé. Une sorte d'accent circonflexe inversé.

 

En l'ajoutant au c, on obtient č, qui se prononce tch, comme dans tchèque justement. Ce qui donne Česko (Tchéquie).

En l’ajoutant au e, on obtient ě, qui donne ïé, en français. Par exemple dans město (ville)

 

Il peut représenter une mouillure (le son que fait votre bouche quand elle est toute pâteuse et que vous passez la langue sur votre palais). C’est un son que l’on fait naturellement en français, comme dans papillon par exemple. C’est le cas pour Ď (di) et Ť (ti), qui s’écrivent ď et ť en minuscule (on s’accroche).

Et en l’ajoutant au n, on obtient ň, l’équivalent de gn en français, ou du tilde espagnol ñ.

 

En l'ajoutant au s, on obtient š, qui se prononce ch, comme dans champ. Par exemple šest (six).

On dit donc bien Miloš Forman, et pas Milos Forman

 

En l'ajoutant au z, on obtient ž, qui se prononce j, comme dans joli (il m'a étonné celui-là la première fois)

On le retrouve dans muž (homme) et žena (femme), ou dans džus (jus de fruit)

 

Et enfin, nous avons la terreur qui arrive quand on l'ajoute au r, le ř, un son typiquement tchèque et typiquement coriace. Dans tous les livres que je consulte, il est décrit comme un r et un j dit en une seule fois. Mais quand on sait que pas mal de petits tchèques vont chez l'orthophoniste pour bien savoir le prononcer, on est quelque peu rassuré. Et évidemment, il est très fréquent dans la langue. Par exemple dans tři, qui veut dire trois. Qui est plus simple à dire que čtyři (quatre).

 

Maintenant, vous ne devriez avoir aucun mal avec petit vocabulaire de base si vous apprenez votre mutation à Prague dans les jours qui viennent :

 

dobrý den : bonjour

ahoj : salut

děkuji ou diky (pour les intimes) : merci

prosím : s’il vous plaît, pardon ? (quand vous n’avez pas entendu)

na shledanou : au revoir (bon celui là j’hésite toujours à le dire avec ce satané h)

klobása : saucisse (important)

 

ano : oui

qui peut se contracter en no, donc si un tchèque vous dit “no, no, no”, il est d'accord avec vous. La confusion peut être facile. Le ano peut aussi se transformer en jo, une sorte de “ouais”

 

ne : non. Celui-là,  on le reconnaît bien

 

Je vous laisse avec quelques grandes personnalités tchèques, pour vous entraîner à bien les dire, et ainsi énerver vos auditeurs pendant vos soirées mondaines, comme vos amis au restaurant italien qui disent bruschetta et non pas brouchéta.

 

Věra Chytilová

Jiři Menzel

Tomáš Masaryk

Václav Havel

Antonin Dvořák

Karel Čapek

Jan Švankmajer

Božena Němcová

Jan Hus »

 

« Je ne connaissais de la République tchèque que son cinéma des années 60. »

 

| Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Je suis actuellement au Narodni Divadlo, autrement dit le Théâtre National de Prague en République tchèque, une structure qui regroupe l’Opéra National, le Ballet National et le Théâtre National. Ceux-ci se déploient leurs spectacles sur 4 salles : le Narodni Divadlo (Théâtre National), le Statovské Divadlo (Théâtre des Etats), le Statsni Opera et la Nová Scéna. C’est un équivalent de la Comédie Française. J’assiste à la création d’un spectacle pour enfants, Ještě chvilku, un texte de Maria Wojtyszko mis en scène par Anna Klimešová. Concrètement, c’est beaucoup d’autonomie et de travail d’observation. Je travaille également sur la traduction du texte en français (à mon échelle), qui pourront éventuellement amener à des sous-titres pour le spectacle.

 

| Pourquoi avoir choisi cette destination ?

 

Avant de choisir un pays, je voulais d’abord être dans un environnement dont je ne maîtrisais pas la langue. Je voulais éviter la zone de confort. Je ne connaissais de la République tchèque que son cinéma des années 60 : Miloš Forman, Jiři Menzel… et Milan Kundera. De manière générale, je connais peu l’histoire de l’Europe centrale alors que ce sont des pays pas si lointains. Je me suis donc dit que ça allait être une découverte totale. Et depuis, je découvre l’histoire passionnante d’un pays qui a dû se battre pour son existence et pour sa langue tout au long de son histoire. Prague qui est passé par les Habsbourg, le Protectorat nazi, l’occupation soviétique…

 

| Ton expérience change-t-elle ton point de vue sur l’écosystème culturel français ?

 

C’est moins qu’elle change mon point de vue et davantage qu’elle me fait me rendre compte des spécificités du paysage français. Ici à Prague, il y a des dizaines de théâtre, et presque tous sont constitués de troupes permanentes, alors qu’en France cela tient plus de l’exception (Comédie Française, Théâtre du Soleil, Théâtre du Radeau). Un acteur·ice n’est donc jamais sur un seul rôle à la fois, et les répétitions sont beaucoup plus courtes que ce dont j’ai l’habitude en France.

 

| Qu’est-ce que cette expérience t’apporte en tant qu’artiste ?

 

J’ai beaucoup de liberté et de temps lors de ce stage, et c’est donc à moi de le modeler au fil des semaines. J’ai la sensation d’avoir un avant-goût de ma vie en tant que comédien à la fin du TNB. Comment gérer l’outil qu’est notre corps. Ne pas comprendre la langue m’apprend aussi à être à la fois dans une écoute et une compréhension au-delà des mots. Plus attentif aux gestes, aux tons, et à l’autre.

 

| Un moment marquant depuis ton arrivée ?

 

Une balade nocturne dans le quartier de Hradčany, une colline qui domine la ville et sur laquelle se trouve l’immense complexe du Château de Prague. Du quartier de Malá Strana (le Petit Côté), je prends un long escalier recouvert de neige, il fait bien froid, et j’atterris sur Hradcanské namesti, la grande place devant l’entrée du Château. De jour, c’est rempli de touristes, mais là il n’y a pas un chat. Ce n’est pas un quartier d’habitation. Je suis seul, j’ai un panorama de Prague à ma gauche, une place vide avec une énorme route à traverser. Ces dimensions me donnent le vertige. J’arpente les rues en me prenant pour un personnage de Dostoïevski. Au bout du chemin, je m’arrête prendre une pinte à 2 euros au U Cerného vola, « Chez le bœuf noir », sur une banquette en bois, avec la mousse qui fait le quart de la chope. Et je me réchauffe.

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