Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

Le Magazine du TNB Image retour sur la une

TOURNÉE DÉPARTEMENTALE

« UNE ÎLE » DE SIMON GAUCHET

Publié le 01/03/2024

 

Du 15 au 19 janvier 2024, l’équipe des relations avec le public du TNB a mis en place une tournée du spectacle Une île écrit par Martin Mongin, mis en scène par Simon Gauchet et interprété par le comédien Nathan Bernat. Cette forme théâtrale est partie sur les routes pendant 5 jours en janvier 2024 à la rencontre des collégiens du département d’Ille-et-Vilaine. Avec 10 représentations dans 1 MFR et 4 collèges, ce sont 232 élèves qui ont pu découvrir le spectacle. 

« Les joies de la cartographie imaginaire et de l’échappée onirique »

Ce projet a été conçu à la suite d'une expédition réelle le Radeau Utopique menée en 2016 à la recherche de l’île d’Utopie. Avec la petite forme théâtrale Une île, Simon Gauchet et Nathan Bernat proposent à des élèves d’établissements scolaires de refaire cette expédition en leur compagnie.

 

Dans Une île, Nathan, le personnage principal de la pièce, retrouve son ancien collège. Il est annoncé par les professeurs de l’établissement dans lequel joue le spectacle, comme un ancien élève. Alors qu'il se lance dans sa présentation, il s’interrompt soudain et feint de reconnaître l'endroit : c’est la classe de Madame Hythlodée, son ancienne professeure d’histoire-géographie qui lui a laissé un souvenir impérissable. Iconoclaste et farfelue, elle a initié des générations d’élèves aux joies de la cartographie imaginaire et de l’échappée onirique.

 

Commence alors le récit de Nathan : avant de mourir, Madame Hythlodée a pris soin d’adresser un livre – L’Utopie de Thomas More – à certains de ses anciens élèves. Quand ces derniers se retrouvent le jour de son enterrement, ils y découvrent des coordonnées géographiques qui ravivent le souvenir de son enseignement. Après avoir exhumé un gigantesque radeau remisé dans son hangar, ils comprennent que Madame Hythlodée leur propose de faire un dernier voyage en sa compagnie. Ils subtilisent alors son cercueil, mettent l’embarcation à l’eau et partent ensemble pour un mystérieux voyage funéraire, dont l’île d’Utopie elle-même semble être le véritable terme.

 

C’est justement ce voyage que Nathan va raconter, en paroles, en musique et en images, aux élèves d’aujourd’hui. Car c’est peut-être à eux, en définitive, que Madame Hythlodée, par-delà la mort, souhaite s’adresser…

 

Récit de cette semaine d’aventure par Elena Jezequel, stagiaire au service des relations avec le public du TNB.

 

© TNB

 

LUN 15 JAN

 

Nous commençons cette semaine au collège Les Chalais à Rennes où nous rencontrons une équipe pédagogique chaleureuse et curieuse de participer à ce voyage imaginaire. Notre arrivée tourne au film d'espionnage, orchestrée par la professeure de français aux aguets, nous cachant dans les escaliers et donnant le top afin de pouvoir courir nous installer en classe sans qu'aucun élève ne nous repère : la surprise doit rester intacte.

 

La réception est vive dans la 1re classe de 3e, certains sont sceptiques quant à la véracité du message que cet ancien élève doit leur transmettre. Nathan arrive néanmoins à les emmener à bord du radeau utopique, notamment grâce au récit de son histoire d’amour et d’amitié avec Inès :« Elle est belle ! » s’exclament plusieurs d'entre eux lorsqu'ils la découvrent à l'écran.

 

L'après-midi, la même Inès permettra d'embarquer définitivement la seconde classe, légèrement plus endormie par leur passage au self. Coïncidence, c'est également le prénom de l'élève qui va aider Nathan à ouvrir le colis leur étant destiné.

 

Une île a un écho particulier chez Madame Danglès, professeure de français. C'est avec émotion et étoiles dans les yeux qu’elle nous parle de son plaisir lors de la représentation. Elle souligne la rareté des pièces ayant comme sujet l’école et les professeurs et qui mettent en valeur la beauté du lien qui se crée avec les élèves et les belles conséquences que ces rencontres peuvent entraîner.       

 

MAR 16 JAN

 

Pour ce 2e jour de représentation, nous nous rendons à Plélan-le-Grand dans le petit collège de 200 élèves, l'Hermine. Le principal, avec un enthousiasme proche de celui de Madame Hythlodée, nous accompagne jusqu'à la classe qui deviendra dans quelques minutes le quai de notre radeau utopique.

 

Ce sont 2 classes de 4e qui sont invitées au voyage aujourd'hui. La 1re découvre ravie qu'elle n'aura pas de devoir de techno mais est vite surprise par l'intervention pour le moins originale de cet ancien élève.

 

Les élèves de l'après-midi sont captivés, quelques « Wesh ! » et « Dinguerie ! » fusent. Ils notent les changements de disposition nécessaires à la mise en scène et comprennent « Y'avait pas ça hier hein ! ».

 

MER 17 JAN

« Véritable moment de grâce et écoute de qualité »

Le mercredi, c'est à l'assaut de la MFR de Fougères que Nathan a dû se lancer. Cette Maison Familiale et Rurale accueille des élèves de 13 à 20 ans et offre différentes possibilités de parcours encadrés par des moniteurs à la fois enseignants, éducateurs et formateurs professionnels, en particulier dans le domaine agricole. Le contexte n'est donc pas tout à fait le même dans cet établissement qui ne dépend pas de l'éducation nationale et les retours des élèves n'en sont que plus spontanés.

 

Alors que Nathan dit hésiter à leur raconter toute l'histoire, les 4e s’offusquent : « Siiiii », « Allez-y monsieur ! ». Le comédien nous confie avoir vécu un véritable moment de grâce à leurs côtés et rarement ressenti une écoute de cette qualité.

 

La plupart des élèves étaient totalement émerveillés, passionnés par le récit de ses aventures avec Inès, Joachim et Madame Hythlodée. Alors qu'à la fin on leur demande, comme d'habitude, de garder la surprise intacte pour leurs camarades de 3e, stupeur : « Mais madame, il y a un paquet pour eux aussi ?! », cette histoire est devenue la leur, réelle, unique.

 

Les 3e qui entrent en salle une heure après eux ne seront pas moins investis, tiraillés par l’affirmation « Mais c'est du théâtre, c'est sûr » et l'envie d'y croire. Ils observent le moindre détail pouvant constituer une preuve, « Ils ont filmé leur voyage, donc c'est vrai ! », ils se mettent même à reconnaître Inès à travers les traits de la stagiaire en relations avec le public du TNB, assise dans le fond de la classe « C'est sûr, c'est elle ! ». Nous finissons la journée en beauté avec un « Madame, je veux que des profs comme lui ou je ne viens plus en cours ! » et le retour de la monitrice nous disant qu'ils lui ont aussitôt demandé quand pourraient-ils retourner voir un spectacle au TNB.

 

© TNB

 

JEU 18 JAN

 

À Saint-Aubin-du-Cormier, le principal nous accueille avec entrain et bienveillance. Il nous conte l’histoire de cette commune, lieu de la bataille finale qui scella le sort de la Bretagne entre les mains de l’État français. La salle où nous avons accueilli les 2 classes de 4e était très étroite, ce qui a rendu la tâche plus difficile à Nathan mais cela a également permis de faire de cette salle de classe, un petit écrin pour l’émotion des élèves, belle et bien au rendez-vous ! Après la pièce, les élèves ont aperçu le comédien, lui ont sauté dessus en l’acclamant et l’ont remercié en ajoutant avoir « vraiment adoré ».

 

VEN 19 JAN

« Assister au retour de l'imaginaire et du merveilleux dans les murs des collèges »

Nous concluons notre belle semaine avec les 4e du collège Jacques Brel de Noyal-sur-Vilaine. À peine entrés dans la salle de classe, plusieurs éléments font écho à l’aventure de Nathan et à la façon d’enseigner de Madame Hythlodée : une affiche du film d’animation d’aventure L'Île de Black Mór de Jean-François Laguionie, des références à l'Odyssée, des objets insolites construits par les élèves autour de « meneurs de loup » à côté d’un cercueil… Serait-ce vraiment l’ancienne classe de Madame Hythlodée ?

 

C'est la dernière et Nathan est accueilli en grande pompe par des élèves qui se lèvent alors qu'il entre en classe accompagné par Monsieur le principal et son adjointe qui tentent de camoufler leur curiosité d'assister à la pièce, derrière l’accueil d'un ancien élève qu'ils ont « bien connu ». La magie prend toujours autant au bout de la 10e représentation et la chanson Une île de Jacques Brel a une résonance toute particulière quand elle retentit alors que Nathan part en courant dans la cour de ce collège du même nom... Le mot « FIN » apparaît de sous une table pour la dernière fois, les élèves doivent changer de salle, « Monsieur, à la 2e heure on va construire un radeau pour faire le tour des nuages ! ».

 

C'est toute la force de ce véritable bijou conçu par Simon Gauchet, celle de transformer pour une heure la salle de classe en un espace d'aventures et de tous les possibles. On y voit des professeurs ébahis, bouche bée, souvent même autant que les élèves, touchés par cette vision de leur métier. On assiste au scepticisme des adolescents laissant progressivement place au doute puis à des yeux écarquillés... Et si c'était vrai ? Quel plaisir d’assister au retour de l'imaginaire et du merveilleux dans les murs des collèges.

 

L'innocence et la faculté de rêver ne demandent donc qu’à être révélées pour laisser voguer élèves et professeurs vers des contrées fantastiques. Cette faculté de rêver parfois mise à mal, Une île nous démontre que « Et pourtant… elle existe ! »


– Elena Jezequel, stagiaire au service des relations avec le public du TNB (janvier 2024)        
 

Avec le soutien du département d’Ille-et-Vilaine et de la DRAC Bretagne

Le Magazine du TNB

LIRE

« UNE ÎLE » DE SIMON GAUCHET

 

Du 15 au 19 janvier 2024, l’équipe des relations avec le public du TNB a mis en place une tournée du spectacle Une île écrit par Martin Mongin, mis en scène par Simon Gauchet et interprété par le comédien Nathan Bernat. Cette forme théâtrale est partie sur les routes pendant 5 jours en janvier 2024 à la rencontre des collégiens du département d’Ille-et-Vilaine. Avec 10 représentations dans 1 MFR et 4 collèges, ce sont 232 élèves qui ont pu découvrir le spectacle. 

TOURNÉE DÉPARTEMENTALE

« UNE ÎLE » DE SIMON GAUCHET

Publié le 01/03/2024

 

Du 15 au 19 janvier 2024, l’équipe des relations avec le public du TNB a mis en place une tournée du spectacle Une île écrit par Martin Mongin, mis en scène par Simon Gauchet et interprété par le comédien Nathan Bernat. Cette forme théâtrale est partie sur les routes pendant 5 jours en janvier 2024 à la rencontre des collégiens du département d’Ille-et-Vilaine. Avec 10 représentations dans 1 MFR et 4 collèges, ce sont 232 élèves qui ont pu découvrir le spectacle. 

« Les joies de la cartographie imaginaire et de l’échappée onirique »

Ce projet a été conçu à la suite d'une expédition réelle le Radeau Utopique menée en 2016 à la recherche de l’île d’Utopie. Avec la petite forme théâtrale Une île, Simon Gauchet et Nathan Bernat proposent à des élèves d’établissements scolaires de refaire cette expédition en leur compagnie.

 

Dans Une île, Nathan, le personnage principal de la pièce, retrouve son ancien collège. Il est annoncé par les professeurs de l’établissement dans lequel joue le spectacle, comme un ancien élève. Alors qu'il se lance dans sa présentation, il s’interrompt soudain et feint de reconnaître l'endroit : c’est la classe de Madame Hythlodée, son ancienne professeure d’histoire-géographie qui lui a laissé un souvenir impérissable. Iconoclaste et farfelue, elle a initié des générations d’élèves aux joies de la cartographie imaginaire et de l’échappée onirique.

 

Commence alors le récit de Nathan : avant de mourir, Madame Hythlodée a pris soin d’adresser un livre – L’Utopie de Thomas More – à certains de ses anciens élèves. Quand ces derniers se retrouvent le jour de son enterrement, ils y découvrent des coordonnées géographiques qui ravivent le souvenir de son enseignement. Après avoir exhumé un gigantesque radeau remisé dans son hangar, ils comprennent que Madame Hythlodée leur propose de faire un dernier voyage en sa compagnie. Ils subtilisent alors son cercueil, mettent l’embarcation à l’eau et partent ensemble pour un mystérieux voyage funéraire, dont l’île d’Utopie elle-même semble être le véritable terme.

 

C’est justement ce voyage que Nathan va raconter, en paroles, en musique et en images, aux élèves d’aujourd’hui. Car c’est peut-être à eux, en définitive, que Madame Hythlodée, par-delà la mort, souhaite s’adresser…

 

Récit de cette semaine d’aventure par Elena Jezequel, stagiaire au service des relations avec le public du TNB.

 

© TNB

 

LUN 15 JAN

 

Nous commençons cette semaine au collège Les Chalais à Rennes où nous rencontrons une équipe pédagogique chaleureuse et curieuse de participer à ce voyage imaginaire. Notre arrivée tourne au film d'espionnage, orchestrée par la professeure de français aux aguets, nous cachant dans les escaliers et donnant le top afin de pouvoir courir nous installer en classe sans qu'aucun élève ne nous repère : la surprise doit rester intacte.

 

La réception est vive dans la 1re classe de 3e, certains sont sceptiques quant à la véracité du message que cet ancien élève doit leur transmettre. Nathan arrive néanmoins à les emmener à bord du radeau utopique, notamment grâce au récit de son histoire d’amour et d’amitié avec Inès :« Elle est belle ! » s’exclament plusieurs d'entre eux lorsqu'ils la découvrent à l'écran.

 

L'après-midi, la même Inès permettra d'embarquer définitivement la seconde classe, légèrement plus endormie par leur passage au self. Coïncidence, c'est également le prénom de l'élève qui va aider Nathan à ouvrir le colis leur étant destiné.

 

Une île a un écho particulier chez Madame Danglès, professeure de français. C'est avec émotion et étoiles dans les yeux qu’elle nous parle de son plaisir lors de la représentation. Elle souligne la rareté des pièces ayant comme sujet l’école et les professeurs et qui mettent en valeur la beauté du lien qui se crée avec les élèves et les belles conséquences que ces rencontres peuvent entraîner.       

 

MAR 16 JAN

 

Pour ce 2e jour de représentation, nous nous rendons à Plélan-le-Grand dans le petit collège de 200 élèves, l'Hermine. Le principal, avec un enthousiasme proche de celui de Madame Hythlodée, nous accompagne jusqu'à la classe qui deviendra dans quelques minutes le quai de notre radeau utopique.

 

Ce sont 2 classes de 4e qui sont invitées au voyage aujourd'hui. La 1re découvre ravie qu'elle n'aura pas de devoir de techno mais est vite surprise par l'intervention pour le moins originale de cet ancien élève.

 

Les élèves de l'après-midi sont captivés, quelques « Wesh ! » et « Dinguerie ! » fusent. Ils notent les changements de disposition nécessaires à la mise en scène et comprennent « Y'avait pas ça hier hein ! ».

 

MER 17 JAN

« Véritable moment de grâce et écoute de qualité »

Le mercredi, c'est à l'assaut de la MFR de Fougères que Nathan a dû se lancer. Cette Maison Familiale et Rurale accueille des élèves de 13 à 20 ans et offre différentes possibilités de parcours encadrés par des moniteurs à la fois enseignants, éducateurs et formateurs professionnels, en particulier dans le domaine agricole. Le contexte n'est donc pas tout à fait le même dans cet établissement qui ne dépend pas de l'éducation nationale et les retours des élèves n'en sont que plus spontanés.

 

Alors que Nathan dit hésiter à leur raconter toute l'histoire, les 4e s’offusquent : « Siiiii », « Allez-y monsieur ! ». Le comédien nous confie avoir vécu un véritable moment de grâce à leurs côtés et rarement ressenti une écoute de cette qualité.

 

La plupart des élèves étaient totalement émerveillés, passionnés par le récit de ses aventures avec Inès, Joachim et Madame Hythlodée. Alors qu'à la fin on leur demande, comme d'habitude, de garder la surprise intacte pour leurs camarades de 3e, stupeur : « Mais madame, il y a un paquet pour eux aussi ?! », cette histoire est devenue la leur, réelle, unique.

 

Les 3e qui entrent en salle une heure après eux ne seront pas moins investis, tiraillés par l’affirmation « Mais c'est du théâtre, c'est sûr » et l'envie d'y croire. Ils observent le moindre détail pouvant constituer une preuve, « Ils ont filmé leur voyage, donc c'est vrai ! », ils se mettent même à reconnaître Inès à travers les traits de la stagiaire en relations avec le public du TNB, assise dans le fond de la classe « C'est sûr, c'est elle ! ». Nous finissons la journée en beauté avec un « Madame, je veux que des profs comme lui ou je ne viens plus en cours ! » et le retour de la monitrice nous disant qu'ils lui ont aussitôt demandé quand pourraient-ils retourner voir un spectacle au TNB.

 

© TNB

 

JEU 18 JAN

 

À Saint-Aubin-du-Cormier, le principal nous accueille avec entrain et bienveillance. Il nous conte l’histoire de cette commune, lieu de la bataille finale qui scella le sort de la Bretagne entre les mains de l’État français. La salle où nous avons accueilli les 2 classes de 4e était très étroite, ce qui a rendu la tâche plus difficile à Nathan mais cela a également permis de faire de cette salle de classe, un petit écrin pour l’émotion des élèves, belle et bien au rendez-vous ! Après la pièce, les élèves ont aperçu le comédien, lui ont sauté dessus en l’acclamant et l’ont remercié en ajoutant avoir « vraiment adoré ».

 

VEN 19 JAN

« Assister au retour de l'imaginaire et du merveilleux dans les murs des collèges »

Nous concluons notre belle semaine avec les 4e du collège Jacques Brel de Noyal-sur-Vilaine. À peine entrés dans la salle de classe, plusieurs éléments font écho à l’aventure de Nathan et à la façon d’enseigner de Madame Hythlodée : une affiche du film d’animation d’aventure L'Île de Black Mór de Jean-François Laguionie, des références à l'Odyssée, des objets insolites construits par les élèves autour de « meneurs de loup » à côté d’un cercueil… Serait-ce vraiment l’ancienne classe de Madame Hythlodée ?

 

C'est la dernière et Nathan est accueilli en grande pompe par des élèves qui se lèvent alors qu'il entre en classe accompagné par Monsieur le principal et son adjointe qui tentent de camoufler leur curiosité d'assister à la pièce, derrière l’accueil d'un ancien élève qu'ils ont « bien connu ». La magie prend toujours autant au bout de la 10e représentation et la chanson Une île de Jacques Brel a une résonance toute particulière quand elle retentit alors que Nathan part en courant dans la cour de ce collège du même nom... Le mot « FIN » apparaît de sous une table pour la dernière fois, les élèves doivent changer de salle, « Monsieur, à la 2e heure on va construire un radeau pour faire le tour des nuages ! ».

 

C'est toute la force de ce véritable bijou conçu par Simon Gauchet, celle de transformer pour une heure la salle de classe en un espace d'aventures et de tous les possibles. On y voit des professeurs ébahis, bouche bée, souvent même autant que les élèves, touchés par cette vision de leur métier. On assiste au scepticisme des adolescents laissant progressivement place au doute puis à des yeux écarquillés... Et si c'était vrai ? Quel plaisir d’assister au retour de l'imaginaire et du merveilleux dans les murs des collèges.

 

L'innocence et la faculté de rêver ne demandent donc qu’à être révélées pour laisser voguer élèves et professeurs vers des contrées fantastiques. Cette faculté de rêver parfois mise à mal, Une île nous démontre que « Et pourtant… elle existe ! »


– Elena Jezequel, stagiaire au service des relations avec le public du TNB (janvier 2024)        
 

Avec le soutien du département d’Ille-et-Vilaine et de la DRAC Bretagne