Théâtre National de Bretagne
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DEUXIÈME ANNÉE

UNE SAISON À L'ÉCOLE AVEC PHIA MÉNARD

Publié le 16/11/2021

 

DEUXIÈME ANNÉE (20219/2020) — Cette deuxième année permet de poursuivre le travail de fond initié l’année précédente à travers les ateliers et la venue d'artistes, tout en ouvrant le travail des élèves vers le public dans un cadre pédagogique avec le projet « Une saison à l’École ».

→ Création de Fiction Friction

 

Le programme d’Une saison à l’École est un axe particulièrement innovant dans le cursus d’une École d’art dramatique, car cela confronte l’étudiant·e à une pratique professionnelle immersive dès la deuxième année et non en sortie. Je pense notamment à la dimension de la relation entre artistes et théâtres. Il existe une "hiérarchie" dans les fonctionnements d’un théâtre et la compréhension des rouages est importante. Initier la gestion complète par les étudiant·es de la présentation d’un spectacle, c’est les confronter à la réalité de vie d’un spectacle. Les confronter à cet exercice multiple, c’est aussi les préparer à l’élaboration d’un projet artistique. Être artiste, interprète, c’est comprendre que son travail est de collaborer avec d’autres corps de métiers.


Pour ma part, j’ai décidé de travailler avec le groupe entier de 20 étudiant·es dans un espace restreint, la salle Paradis, que j’ai nommé Fiction Friction en hommage à l’artiste Édouard Levé. Dans ce projet sans parole mais avec des écritures et des crayonnages, j’ai demandé au groupe enfermé dans un espace clos, sans sortie et de couleur noire, de s’imaginer inventer un paradis. Nous avons travaillé une forme qui confronte les spectateur·rices à la proximité des artistes. Le geste est choral et déroutant car il les convie à se sentir au milieu du groupe qui cherche à renouer avec l’espoir et la liberté.

J’ai demandé au groupe enfermé dans un espace clos, sans sortie et de couleur noire, de s’imaginer inventer un paradis.

Dans ce travail de création, c’est sortir de l’exercice qui est le plus difficile. Entrer dans une démarche professionnelle de création demande une continuité, une persévérance. Les enjeux d’une écriture de plateau sont de savoir se mettre au service de la mise en scène et à l’écoute du groupe, de maintenir une concentration accrue pour le temps imparti. C’est aussi et surtout une épreuve assidue de mémoire, de contrôle et de progression dans la répétition jusqu’à la dernière représentation.

 

Friction Fiction va dans ce chemin car il demande au groupe une capacité à faire ensemble, dans un rythme commun, des actions déterminées dont le moindre défaut est visible de tou·tes les spectateur·rices. Il leur faut donc apprendre à s’écouter, se mener sans meneur·euse et sentir les temps en commun. Dans l’acte enfin de peindre l’espace en entier, c’est comprendre que le tableau n’est beau que si les élèves jouent pour l’ensemble et non pour leur personne. Une expérience de création collective dont, je l'espère, chacun·e saura tirer les enseignements pour des projets à venir.

 

– Phia Ménard, metteure en scène et performeuse

 

Le Magazine du TNB

 

DEUXIÈME ANNÉE (20219/2020) — Cette deuxième année permet de poursuivre le travail de fond initié l’année précédente à travers les ateliers et la venue d'artistes, tout en ouvrant le travail des élèves vers le public dans un cadre pédagogique avec le projet « Une saison à l’École ».

DEUXIÈME ANNÉE

UNE SAISON À L'ÉCOLE AVEC PHIA MÉNARD

Publié le 16/11/2021

 

DEUXIÈME ANNÉE (20219/2020) — Cette deuxième année permet de poursuivre le travail de fond initié l’année précédente à travers les ateliers et la venue d'artistes, tout en ouvrant le travail des élèves vers le public dans un cadre pédagogique avec le projet « Une saison à l’École ».

→ Création de Fiction Friction

 

Le programme d’Une saison à l’École est un axe particulièrement innovant dans le cursus d’une École d’art dramatique, car cela confronte l’étudiant·e à une pratique professionnelle immersive dès la deuxième année et non en sortie. Je pense notamment à la dimension de la relation entre artistes et théâtres. Il existe une "hiérarchie" dans les fonctionnements d’un théâtre et la compréhension des rouages est importante. Initier la gestion complète par les étudiant·es de la présentation d’un spectacle, c’est les confronter à la réalité de vie d’un spectacle. Les confronter à cet exercice multiple, c’est aussi les préparer à l’élaboration d’un projet artistique. Être artiste, interprète, c’est comprendre que son travail est de collaborer avec d’autres corps de métiers.


Pour ma part, j’ai décidé de travailler avec le groupe entier de 20 étudiant·es dans un espace restreint, la salle Paradis, que j’ai nommé Fiction Friction en hommage à l’artiste Édouard Levé. Dans ce projet sans parole mais avec des écritures et des crayonnages, j’ai demandé au groupe enfermé dans un espace clos, sans sortie et de couleur noire, de s’imaginer inventer un paradis. Nous avons travaillé une forme qui confronte les spectateur·rices à la proximité des artistes. Le geste est choral et déroutant car il les convie à se sentir au milieu du groupe qui cherche à renouer avec l’espoir et la liberté.

J’ai demandé au groupe enfermé dans un espace clos, sans sortie et de couleur noire, de s’imaginer inventer un paradis.

Dans ce travail de création, c’est sortir de l’exercice qui est le plus difficile. Entrer dans une démarche professionnelle de création demande une continuité, une persévérance. Les enjeux d’une écriture de plateau sont de savoir se mettre au service de la mise en scène et à l’écoute du groupe, de maintenir une concentration accrue pour le temps imparti. C’est aussi et surtout une épreuve assidue de mémoire, de contrôle et de progression dans la répétition jusqu’à la dernière représentation.

 

Friction Fiction va dans ce chemin car il demande au groupe une capacité à faire ensemble, dans un rythme commun, des actions déterminées dont le moindre défaut est visible de tou·tes les spectateur·rices. Il leur faut donc apprendre à s’écouter, se mener sans meneur·euse et sentir les temps en commun. Dans l’acte enfin de peindre l’espace en entier, c’est comprendre que le tableau n’est beau que si les élèves jouent pour l’ensemble et non pour leur personne. Une expérience de création collective dont, je l'espère, chacun·e saura tirer les enseignements pour des projets à venir.

 

– Phia Ménard, metteure en scène et performeuse

 

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