Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel
Publié le 17/11/2021
Vidéo réalisée dans le cadre du projet DEMAIN de Leila Adham, présenté en novembre 2022 dans le cadre du Festival TNB
© Louise Quignon
Qu’est-ce qui vous étonne ?
La douce espièglerie qu’a le visage d’un·e mort·e.
Quand on voit les cendres sortir par la cheminée funéraire et qui immédiatement se mêlent à la toux des ivrognes, aux voitures dégueulasses conduites par des pères trop gras ou trop inquiets qui transportent des enfants débiles pour un entrainement de football dont ils sortiront comme ils sont entrés, débiles, suants. Alors quand je vois des fumées, des vitres embuées, des feux de cheminée je pense aux mort·es et leurs sourires espiègles, mangé par les vers et les mouches qui viennent se poser sur les joues des enfants, la vie se décomposant d’elle-même.
Si vous faites du théâtre, c’est pour vous adresser à qui ?
J’ai cru savoir et je ne sais plus. Par paresse ou par amour j’ai cru devoir m’adresser aux gens de mon village d’enfance, les grosses mains le nez violet le scooter bourré, puis j’ai senti le mépris, la bêtise, la haine parfois des gens aux grosses mains devant la beauté, cette incapacité à croire ce qui n’existe pas. Je les ai oubliés.
J’ai cru devoir parler aux gens les mains fines la chevalière doré amoureux -des- mots parait-il mais ils puent, les villes du monde se regardent trop, les stroboscopes sont des chimères. Alors je suis là, dans l’attente de Dieu, prononçant les mots comme des poèmes, espérant qu’ils se changent en prière.
Quel acteur imaginez-vous être dans l’avenir ?
Quand le lyrisme de ma jeunesse disparaîtra, et que j’aurai 80 ans alors, alors je serais l’acteur que je dois être. Laid, à demi fou, oubliant tout des textes et de ma vie, tentant de me souvenir de tout de mes textes et de ma vie, léger et libre j’aurai peur de mourir, les mains ne pouvant cesser de trembler, disant les mots comme des poèmes, espérant qu’ils se changent en prière, dans l’attente de rien, triste et gai, avec presque ce sourire espiègle, qu’ont le visage des mort·es.
—
07 77 98 03 43
maximecrochard@aol.fr
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Publié le 17/11/2021
Vidéo réalisée dans le cadre du projet DEMAIN de Leila Adham, présenté en novembre 2022 dans le cadre du Festival TNB
© Louise Quignon
Qu’est-ce qui vous étonne ?
La douce espièglerie qu’a le visage d’un·e mort·e.
Quand on voit les cendres sortir par la cheminée funéraire et qui immédiatement se mêlent à la toux des ivrognes, aux voitures dégueulasses conduites par des pères trop gras ou trop inquiets qui transportent des enfants débiles pour un entrainement de football dont ils sortiront comme ils sont entrés, débiles, suants. Alors quand je vois des fumées, des vitres embuées, des feux de cheminée je pense aux mort·es et leurs sourires espiègles, mangé par les vers et les mouches qui viennent se poser sur les joues des enfants, la vie se décomposant d’elle-même.
Si vous faites du théâtre, c’est pour vous adresser à qui ?
J’ai cru savoir et je ne sais plus. Par paresse ou par amour j’ai cru devoir m’adresser aux gens de mon village d’enfance, les grosses mains le nez violet le scooter bourré, puis j’ai senti le mépris, la bêtise, la haine parfois des gens aux grosses mains devant la beauté, cette incapacité à croire ce qui n’existe pas. Je les ai oubliés.
J’ai cru devoir parler aux gens les mains fines la chevalière doré amoureux -des- mots parait-il mais ils puent, les villes du monde se regardent trop, les stroboscopes sont des chimères. Alors je suis là, dans l’attente de Dieu, prononçant les mots comme des poèmes, espérant qu’ils se changent en prière.
Quel acteur imaginez-vous être dans l’avenir ?
Quand le lyrisme de ma jeunesse disparaîtra, et que j’aurai 80 ans alors, alors je serais l’acteur que je dois être. Laid, à demi fou, oubliant tout des textes et de ma vie, tentant de me souvenir de tout de mes textes et de ma vie, léger et libre j’aurai peur de mourir, les mains ne pouvant cesser de trembler, disant les mots comme des poèmes, espérant qu’ils se changent en prière, dans l’attente de rien, triste et gai, avec presque ce sourire espiègle, qu’ont le visage des mort·es.
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maximecrochard@aol.fr
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