Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

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LE PROJET PÉDAGOGIQUE DE L'ÉCOLE DU TNB

ENTRETIEN AVEC LAURENT POITRENAUX

Publié le 24/08/2021

Arthur Nauzyciel a souhaité partager la conception et la mise en œuvre du projet pédagogique de l’École du TNB avec l’acteur Laurent Poitrenaux, comédien et complice artistique de longue date, avec lequel il avait mis en place les formations et les ateliers amateurs du CDDB – Théâtre de Lorient de 1996 à 2000. Responsable pédagogique associé à l’École du TNB, Laurent Poitrenaux répond à 5 questions sur la formation.

À l’issue de la formation de la promotion 10, quel bilan faites-vous de ces 3 années écoulées ?


Ces 3 années pour nous en valent 10, tant l‘intensité de la rencontre avec cette belle promotion a été forte, tant les évènements que nous avons traversés toutes et tous ensemble ont été puissants. En fait, nous avons l’impression d’avoir vécu une véritable aventure artistique au long cours et ce sentiment semble être partagé par toute la promotion.

 

Comment ont progressé et mûri les étudiant·es ?

 

De belles singularités se sont affirmées tout en vivant une expérience de groupe que chacun·e a tenu de bout en bout grâce à leur bienveillance et leur écoute, biens précieux sur lesquels les élèves n’ont jamais transigé. Et c’est cet esprit de groupe qui leur a permis de grandir si merveilleusement individuellement et collectivement. Je suis très fier de toutes et tous.


De quelle façon le système de recrutement propre à l’École du TNB a-t-il trouvé sa résonance dans l’évolution des élèves ?

 

À travers ce processus de sélection, les élèves ont traversé une expérience commune : un dossier de création au premier tour, expérience inédite dans un concours d’une école supérieure de théâtre, puis une vraie séance de travail individuel au second tour où les élèves sortant·es donnaient la réplique lors des auditions, enfin un stage collectif au troisième tour leur faisant côtoyer les artistes que la future promotion allait rencontrer dans son cursus. Ce partage a fait qu’en arrivant à l’École en septembre 2018, les élèves avaient vécu une aventure commune qui les liait déjà. Dès leur arrivée, elles et ils formaient déjà un groupe constitué par cet acte fondateur, et grâce à cela il n’y pas eu de temps d’acclimatation, tout le monde est rentré dans le travail immédiatement. Cela nous a fait gagner 6 mois. La promotion 10 était là dès le 1er jour.

 

«Tout de suite, nous avons mis l’accent sur la bienveillance et la générosité qui devaient les réunir. Plus le groupe s’offrirait d’écoute et d’attention, plus il pourrait plonger, chercher, se perdre et se retrouver dans le travail, et grandir ainsi avec confiance.»

 

Avez-vous le sentiment qu’un groupe homogène s’est constitué ou avez-vous assisté à l’éclosion de personnalités hétéroclites ?

 

Nous avons choisi au départ des personnalités fortes avec des imaginaires très autonomes et très singuliers. Tout de suite, nous avons mis l’accent sur la bienveillance et la générosité qui devaient les réunir. Plus le groupe s’offrirait d’écoute et d’attention, plus il pourrait plonger, chercher, se perdre et se retrouver dans le travail, et grandir ainsi avec confiance. Cela a été compris très vite et maintenu jusqu’au bout. Quelles que soient les tensions qui ont pu exister, et qui sont inhérentes à ce type d’aventure, les élèves ont sanctuarisé l’espace du plateau pour travailler et inventer ensemble. Beaucoup d’artistes qui sont intervenu·es dans l’École ont souligné cette grande qualité d’écoute entre elles et eux, qui rend le travail tellement plus simple, tellement plus riche.

 

Fort de l’expérience avec la promotion 10, à quels ajustements, modifications, recentrages ou à l’inverse, ouvertures, allez-vous procéder pour la promotion entrante ?


Pour la promotion 11, nous allons travailler sur le même grand schéma sur les 3 années, avec une première année dite « secrète » où il n’y aura que très peu d’ouverture vers l’extérieur, pour dégager les élèves de toute pression de résultats. Ensuite, nous irons vers de plus en plus d’ouverture, avec le projet "Une Saison à l’École" en deuxième année, puis le stage à l’étranger et les spectacles professionnalisants en dernière année. Maintenir le lien entre travail de textes et travail du corps grâce aux artistes associé·es au TNB.

 

Maintenir les classes d’interprétation chaque lundi en première année qui donnent les bases du travail à la table, les bases dramaturgiques, à travers un travail régulier de scènes sur les auteur·es classiques. Autant d’outils nécessaires pour bien préparer la suite. Réitérer la merveilleuse collaboration avec Madeleine Louarn et ses acteurs et actrices en situation de handicap de l’Atelier Catalyse, qui a été pour la promotion 10 une aventure marquante de leurs 3 années. Par ailleurs, nous allons approfondir le travail sur le répertoire contemporain en débutant une collaboration avec Théâtre Ouvert qui courra sur les 3 années. Nous établirons également un partenariat avec la Ciné-Fabrique à Lyon, école nationale supérieure de cinéma, avec laquelle nous partageons une vraie philosophie commune quant à l’enseignement offert à nos étudiant·es.

 

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Arthur Nauzyciel a souhaité partager la conception et la mise en œuvre du projet pédagogique de l’École du TNB avec l’acteur Laurent Poitrenaux, comédien et complice artistique de longue date, avec lequel il avait mis en place les formations et les ateliers amateurs du CDDB – Théâtre de Lorient de 1996 à 2000. Responsable pédagogique associé à l’École du TNB, Laurent Poitrenaux répond à 5 questions sur la formation.

LE PROJET PÉDAGOGIQUE DE L'ÉCOLE DU TNB

ENTRETIEN AVEC LAURENT POITRENAUX

Publié le 24/08/2021

Arthur Nauzyciel a souhaité partager la conception et la mise en œuvre du projet pédagogique de l’École du TNB avec l’acteur Laurent Poitrenaux, comédien et complice artistique de longue date, avec lequel il avait mis en place les formations et les ateliers amateurs du CDDB – Théâtre de Lorient de 1996 à 2000. Responsable pédagogique associé à l’École du TNB, Laurent Poitrenaux répond à 5 questions sur la formation.

À l’issue de la formation de la promotion 10, quel bilan faites-vous de ces 3 années écoulées ?


Ces 3 années pour nous en valent 10, tant l‘intensité de la rencontre avec cette belle promotion a été forte, tant les évènements que nous avons traversés toutes et tous ensemble ont été puissants. En fait, nous avons l’impression d’avoir vécu une véritable aventure artistique au long cours et ce sentiment semble être partagé par toute la promotion.

 

Comment ont progressé et mûri les étudiant·es ?

 

De belles singularités se sont affirmées tout en vivant une expérience de groupe que chacun·e a tenu de bout en bout grâce à leur bienveillance et leur écoute, biens précieux sur lesquels les élèves n’ont jamais transigé. Et c’est cet esprit de groupe qui leur a permis de grandir si merveilleusement individuellement et collectivement. Je suis très fier de toutes et tous.


De quelle façon le système de recrutement propre à l’École du TNB a-t-il trouvé sa résonance dans l’évolution des élèves ?

 

À travers ce processus de sélection, les élèves ont traversé une expérience commune : un dossier de création au premier tour, expérience inédite dans un concours d’une école supérieure de théâtre, puis une vraie séance de travail individuel au second tour où les élèves sortant·es donnaient la réplique lors des auditions, enfin un stage collectif au troisième tour leur faisant côtoyer les artistes que la future promotion allait rencontrer dans son cursus. Ce partage a fait qu’en arrivant à l’École en septembre 2018, les élèves avaient vécu une aventure commune qui les liait déjà. Dès leur arrivée, elles et ils formaient déjà un groupe constitué par cet acte fondateur, et grâce à cela il n’y pas eu de temps d’acclimatation, tout le monde est rentré dans le travail immédiatement. Cela nous a fait gagner 6 mois. La promotion 10 était là dès le 1er jour.

 

«Tout de suite, nous avons mis l’accent sur la bienveillance et la générosité qui devaient les réunir. Plus le groupe s’offrirait d’écoute et d’attention, plus il pourrait plonger, chercher, se perdre et se retrouver dans le travail, et grandir ainsi avec confiance.»

 

Avez-vous le sentiment qu’un groupe homogène s’est constitué ou avez-vous assisté à l’éclosion de personnalités hétéroclites ?

 

Nous avons choisi au départ des personnalités fortes avec des imaginaires très autonomes et très singuliers. Tout de suite, nous avons mis l’accent sur la bienveillance et la générosité qui devaient les réunir. Plus le groupe s’offrirait d’écoute et d’attention, plus il pourrait plonger, chercher, se perdre et se retrouver dans le travail, et grandir ainsi avec confiance. Cela a été compris très vite et maintenu jusqu’au bout. Quelles que soient les tensions qui ont pu exister, et qui sont inhérentes à ce type d’aventure, les élèves ont sanctuarisé l’espace du plateau pour travailler et inventer ensemble. Beaucoup d’artistes qui sont intervenu·es dans l’École ont souligné cette grande qualité d’écoute entre elles et eux, qui rend le travail tellement plus simple, tellement plus riche.

 

Fort de l’expérience avec la promotion 10, à quels ajustements, modifications, recentrages ou à l’inverse, ouvertures, allez-vous procéder pour la promotion entrante ?


Pour la promotion 11, nous allons travailler sur le même grand schéma sur les 3 années, avec une première année dite « secrète » où il n’y aura que très peu d’ouverture vers l’extérieur, pour dégager les élèves de toute pression de résultats. Ensuite, nous irons vers de plus en plus d’ouverture, avec le projet "Une Saison à l’École" en deuxième année, puis le stage à l’étranger et les spectacles professionnalisants en dernière année. Maintenir le lien entre travail de textes et travail du corps grâce aux artistes associé·es au TNB.

 

Maintenir les classes d’interprétation chaque lundi en première année qui donnent les bases du travail à la table, les bases dramaturgiques, à travers un travail régulier de scènes sur les auteur·es classiques. Autant d’outils nécessaires pour bien préparer la suite. Réitérer la merveilleuse collaboration avec Madeleine Louarn et ses acteurs et actrices en situation de handicap de l’Atelier Catalyse, qui a été pour la promotion 10 une aventure marquante de leurs 3 années. Par ailleurs, nous allons approfondir le travail sur le répertoire contemporain en débutant une collaboration avec Théâtre Ouvert qui courra sur les 3 années. Nous établirons également un partenariat avec la Ciné-Fabrique à Lyon, école nationale supérieure de cinéma, avec laquelle nous partageons une vraie philosophie commune quant à l’enseignement offert à nos étudiant·es.

 

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