Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

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ÉTUDIANT·ES NOMADES

MAXIME À LAUSANNE

Publié le 30/03/2021

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait pour la première fois partie intégrante de leur cursus de formation. Malgré le contexte sanitaire, 6 élèves ont finalement pu partir en immersion dans un autre pays de janvier à mars 2021.

Cette semaine, suivez Maxime Thébault, en séjour d’étude à La Manufacture à Lausanne (Suisse).

 

Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Je suis à la Manufacture, une école qui se situe à Lausanne en Suisse. L’école propose plusieurs formations : le théâtre ; la danse, la mise en scène et les métiers techniques du spectacle. On y compte environ 120 élèves. J’ai principalement travaillé avec les Bachelors Théâtre de deuxième et troisième année.

Souvent le matin ce sont des cours techniques (Gaga Dance, Tai-chi) dispensés par des professeurs permanents de l’école. L’après-midi c’est un·e artiste invité·e sur plusieurs semaines qui propose un travail en relation avec son esthétique.

J’ai d’abord rencontré Frédéric Fonteyne, un cinéaste belge, et Timothée Zurbuchen, réalisateur Lausannois. L’idée étant de sentir ce qu’est le jeu et les intentions mises en œuvre devant une caméra. Nous avions pour base des scénarios à partir desquels nous faisions des improvisations.

Ensuite j’ai rencontré Gabriel Caldéron, un metteur en scène uruguayen. Nous avons travaillé sur les textes de Thomas Bernhard. Nous devions trouver l’épuisement des corps et de la parole par l’intensité. Je résumerais ce stage par cette question : Comment caresser la bestialité de l’écriture sans tomber dans la folie ?

Je termine cette aventure en Suisse avec Krystian Lupa, un metteur en scène polonais qui a une vision bien à lui de faire du théâtre. Le stage s’annonce riche et intense.

 

Pourquoi avoir choisi de partir ?

 

Pour sortir de la zone confortable du TNB, voir ailleurs comment ça fonctionne, rencontrer d'autres gens pour être confronté à des habitudes et des imaginaires différents. Et puis aussi la sortie de l’école pointe le bout de son nez et je suis convaincu que les joies et les doutes que j’ai ressentis pendant ce stage seront similaires, donc c’était aussi l’occasion de profiter d’avoir encore pied pour boire la tasse sans paniquer.

 

Quelles différences et/ou quels points communs constates-tu entre le système français et le pays dans lequel tu es ?

 

C’est comme comparer deux pommes d’une même variété, d'un point de vue extérieur la forme correspond mais quand tu croques dedans, rapidement il y a un autre goût. Le verger du TNB est au cœur d’un théâtre et je sens que l’on me donne une vraie liberté artistique au sein de la structure, c’est là, je crois, la plus grande différence. À la Manufacture il y a une très belle énergie et une envie d’apprendre qui est énorme, mais il y a aussi cette dimension « d’être à l’école » qui rattrape le travail et oblige à dealer entre tes envies premières et l’envie de bien faire. Je suis convaincu que cela déplace les enjeux du travail.

 

Une expérience marquante depuis ton arrivée ?

 

C’est plus une réflexion, je me dis que ce qui m’excite dans le théâtre, la danse ou la performance c’est de sentir que je suis vivant pour dire un rythme que je ne peux faire que sur un plateau. Ça traverse une fois et puis après il faut continuer à chercher et assumer le travail pour re-goûter l’ivresse. C’est à la limite du possible, à chaque fois c’est effrayant et je sais que ça m’occupera toute la vie. Il y a aussi toute cette vie très puissante au sein de la Manufacture qui me fait prendre conscience que j’ai besoin de l’intelligence des autres, c’est primaire, je ne peux pas faire seul.

 

En quoi la pandémie du COVID-19 impacte l’activité culturelle là où tu es ?

 

Ce truc est partout, tout le temps, tous les jours, il s’est infiltré dans les rêves et a cloisonné nos libertés premières. L’âme va finir par se dessécher pendant que la culture crache ses poumons. Par je ne sais quel procédé miraculeux la seule école qui reste ouverte à Lausanne c’est la Manufacture, une véritable chance qui donne envie d’y croire.

 

 

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Le Magazine du TNB

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait pour la première fois partie intégrante de leur cursus de formation. Malgré le contexte sanitaire, 6 élèves ont finalement pu partir en immersion dans un autre pays de janvier à mars 2021.

ÉTUDIANT·ES NOMADES

MAXIME À LAUSANNE

Publié le 30/03/2021

 

En séjour d’étude ou en stage, la mobilité internationale des élèves fait pour la première fois partie intégrante de leur cursus de formation. Malgré le contexte sanitaire, 6 élèves ont finalement pu partir en immersion dans un autre pays de janvier à mars 2021.

Cette semaine, suivez Maxime Thébault, en séjour d’étude à La Manufacture à Lausanne (Suisse).

 

Peux-tu nous présenter la structure dans laquelle tu es et ce que tu y fais ?

 

Je suis à la Manufacture, une école qui se situe à Lausanne en Suisse. L’école propose plusieurs formations : le théâtre ; la danse, la mise en scène et les métiers techniques du spectacle. On y compte environ 120 élèves. J’ai principalement travaillé avec les Bachelors Théâtre de deuxième et troisième année.

Souvent le matin ce sont des cours techniques (Gaga Dance, Tai-chi) dispensés par des professeurs permanents de l’école. L’après-midi c’est un·e artiste invité·e sur plusieurs semaines qui propose un travail en relation avec son esthétique.

J’ai d’abord rencontré Frédéric Fonteyne, un cinéaste belge, et Timothée Zurbuchen, réalisateur Lausannois. L’idée étant de sentir ce qu’est le jeu et les intentions mises en œuvre devant une caméra. Nous avions pour base des scénarios à partir desquels nous faisions des improvisations.

Ensuite j’ai rencontré Gabriel Caldéron, un metteur en scène uruguayen. Nous avons travaillé sur les textes de Thomas Bernhard. Nous devions trouver l’épuisement des corps et de la parole par l’intensité. Je résumerais ce stage par cette question : Comment caresser la bestialité de l’écriture sans tomber dans la folie ?

Je termine cette aventure en Suisse avec Krystian Lupa, un metteur en scène polonais qui a une vision bien à lui de faire du théâtre. Le stage s’annonce riche et intense.

 

Pourquoi avoir choisi de partir ?

 

Pour sortir de la zone confortable du TNB, voir ailleurs comment ça fonctionne, rencontrer d'autres gens pour être confronté à des habitudes et des imaginaires différents. Et puis aussi la sortie de l’école pointe le bout de son nez et je suis convaincu que les joies et les doutes que j’ai ressentis pendant ce stage seront similaires, donc c’était aussi l’occasion de profiter d’avoir encore pied pour boire la tasse sans paniquer.

 

Quelles différences et/ou quels points communs constates-tu entre le système français et le pays dans lequel tu es ?

 

C’est comme comparer deux pommes d’une même variété, d'un point de vue extérieur la forme correspond mais quand tu croques dedans, rapidement il y a un autre goût. Le verger du TNB est au cœur d’un théâtre et je sens que l’on me donne une vraie liberté artistique au sein de la structure, c’est là, je crois, la plus grande différence. À la Manufacture il y a une très belle énergie et une envie d’apprendre qui est énorme, mais il y a aussi cette dimension « d’être à l’école » qui rattrape le travail et oblige à dealer entre tes envies premières et l’envie de bien faire. Je suis convaincu que cela déplace les enjeux du travail.

 

Une expérience marquante depuis ton arrivée ?

 

C’est plus une réflexion, je me dis que ce qui m’excite dans le théâtre, la danse ou la performance c’est de sentir que je suis vivant pour dire un rythme que je ne peux faire que sur un plateau. Ça traverse une fois et puis après il faut continuer à chercher et assumer le travail pour re-goûter l’ivresse. C’est à la limite du possible, à chaque fois c’est effrayant et je sais que ça m’occupera toute la vie. Il y a aussi toute cette vie très puissante au sein de la Manufacture qui me fait prendre conscience que j’ai besoin de l’intelligence des autres, c’est primaire, je ne peux pas faire seul.

 

En quoi la pandémie du COVID-19 impacte l’activité culturelle là où tu es ?

 

Ce truc est partout, tout le temps, tous les jours, il s’est infiltré dans les rêves et a cloisonné nos libertés premières. L’âme va finir par se dessécher pendant que la culture crache ses poumons. Par je ne sais quel procédé miraculeux la seule école qui reste ouverte à Lausanne c’est la Manufacture, une véritable chance qui donne envie d’y croire.

 

 

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