Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel

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JOURNAL DE CRÉATION "LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE"

NOTES DRAMATURGIQUES

Publié le 12/04/2023

 

Le Malade imaginaire ou le silence de Molière est une création d'Arthur Nauzyciel, présentée du 3 au 16 mai 2023 au TNB.

LES FANTÔMES D’UNE ŒUVRE À VENIR

 

REVENANT(S) — Laurent Poitrenaux était Molière dans le premier spectacle mis en scène par Arthur Nauzyciel. C’était en 1999, au CDDB de Lorient. En 2011, il a joué Karski, le spectre de Karski, revenu du monde des morts pour raconter la vision inouïe qu’il a eue de l’Homme lorsqu’il a découvert, en 1942, le ghetto de Varsovie puis les camps de concentration nazis. Un fantôme en croise un autre ici, et c’est à l’endroit de cette rencontre que se déplie l’univers d’Arthur Nauzyciel. Un univers dans lequel vivants et morts se retrouvent, dans lequel passé et présent se rejoignent, dans lequel, enfin, un spectacle renvoie toujours à un autre, comme si chaque mise en scène contenait toujours celles qui lui ont précédées, tout autant que celles qui sont à venir.

 

Dans ce théâtre, on l’aura compris, représenter ne signifie plus seulement donner à voir mais mettre au présent, c’est-à-dire réinventer le temps. Ici le passé ne passe pas, il revient. Les spectres de Molière, d’Inger, de César, de Treplev, de Marguerite Gauthier, reviennent.

« Créer n’a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, mêmes des contrées à venir.» – Gilles Deleuze, Mille plateaux, Éditions de Minuit

 

RETOUR(S) — Enroulées toutes autour des notions de vision, de mémoire et de hantise, les mises en scène d’Arthur Nauzyciel articulent le voir et le savoir, mais aussi la présence et l’absence. Dans quelle mesure les absents sont-ils encore là ? Que nous ont-ils appris ? Qu’en faire ? Autrement dit, comment vivre avec les morts ? Ces questions reviennent avec chaque spectacle, et sont posées à travers les voix mêlées de Molière et Macchia, de Bernhard, de Munk ou de Shakespeare, de Tchekhov ou de Genet.

 

La recherche est alors celle d’une langue : la langue qui va rendre possible le dialogue avec les morts. Celle qui va faire résonner les mots parce qu’elle en aura modifié la prononciation et le rythme.
Parce qu’elle les aura découpés, éventrés parfois, de façon à ce que leur chair tout entière puisse se répandre, et pénétrer l’oreille. Parce qu’elle aura fait d’eux des corps, et de chacune des lettres, des organes.

 

– Leila Adham, dramaturge et collaboratrice du TNB (décembre 2021)

Le Magazine du TNB

 

Le Malade imaginaire ou le silence de Molière est une création d'Arthur Nauzyciel, présentée du 3 au 16 mai 2023 au TNB.

JOURNAL DE CRÉATION "LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE"

NOTES DRAMATURGIQUES

Publié le 12/04/2023

 

Le Malade imaginaire ou le silence de Molière est une création d'Arthur Nauzyciel, présentée du 3 au 16 mai 2023 au TNB.

LES FANTÔMES D’UNE ŒUVRE À VENIR

 

REVENANT(S) — Laurent Poitrenaux était Molière dans le premier spectacle mis en scène par Arthur Nauzyciel. C’était en 1999, au CDDB de Lorient. En 2011, il a joué Karski, le spectre de Karski, revenu du monde des morts pour raconter la vision inouïe qu’il a eue de l’Homme lorsqu’il a découvert, en 1942, le ghetto de Varsovie puis les camps de concentration nazis. Un fantôme en croise un autre ici, et c’est à l’endroit de cette rencontre que se déplie l’univers d’Arthur Nauzyciel. Un univers dans lequel vivants et morts se retrouvent, dans lequel passé et présent se rejoignent, dans lequel, enfin, un spectacle renvoie toujours à un autre, comme si chaque mise en scène contenait toujours celles qui lui ont précédées, tout autant que celles qui sont à venir.

 

Dans ce théâtre, on l’aura compris, représenter ne signifie plus seulement donner à voir mais mettre au présent, c’est-à-dire réinventer le temps. Ici le passé ne passe pas, il revient. Les spectres de Molière, d’Inger, de César, de Treplev, de Marguerite Gauthier, reviennent.

« Créer n’a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, mêmes des contrées à venir.» – Gilles Deleuze, Mille plateaux, Éditions de Minuit

 

RETOUR(S) — Enroulées toutes autour des notions de vision, de mémoire et de hantise, les mises en scène d’Arthur Nauzyciel articulent le voir et le savoir, mais aussi la présence et l’absence. Dans quelle mesure les absents sont-ils encore là ? Que nous ont-ils appris ? Qu’en faire ? Autrement dit, comment vivre avec les morts ? Ces questions reviennent avec chaque spectacle, et sont posées à travers les voix mêlées de Molière et Macchia, de Bernhard, de Munk ou de Shakespeare, de Tchekhov ou de Genet.

 

La recherche est alors celle d’une langue : la langue qui va rendre possible le dialogue avec les morts. Celle qui va faire résonner les mots parce qu’elle en aura modifié la prononciation et le rythme.
Parce qu’elle les aura découpés, éventrés parfois, de façon à ce que leur chair tout entière puisse se répandre, et pénétrer l’oreille. Parce qu’elle aura fait d’eux des corps, et de chacune des lettres, des organes.

 

– Leila Adham, dramaturge et collaboratrice du TNB (décembre 2021)

EN ÉCHO

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