Théâtre National de Bretagne
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FESTIVAL TNB X LES INROCKS
LA MÉMOIRE DANS LA PEAU
Publié le 01/11/2023
La documentariste serbe Mila Turajlić fait surgir les images manquantes des pays non alignés à l’aide d’images d’archives. Une façon de reconstituer une mémoire collective, d’envisager une identité commune et de provoquer le débat.
Les archives sont des objets éminemment politiques, surtout après un régime ultra-autoritaire. Encore faut-il pouvoir y avoir accès, les assimiler et les interpréter. Mila Turajlić, réalisatrice de documentaires serbe de 44 ans, leur consacre son énergie. “Après l’éclatement de laYougoslavie, l’une des volontés du président nationaliste Slobodan Milošević consistait en un effacement de notre mémoire collective. Tout a disparu : le nom des rues, des écoles, les monuments, l’histoire racontée aux enfants…”, explique-t-elle. Ainsi naît sa vocation : l’exhumation comme un sacerdoce.
La force de son engagement, elle la doit sûrement à sa mère, Srbijanka Turajlić, professeure de mathématiques à l’université, inusable militante et figure pro-démocratie des années Milošević et post-Milošević. La précision de son langage, elle la tient, entre autres, d’Agnès Varda. “Quand j’ai découvert Les Glaneurs et la Glaneuse, ce fut un choc, se souvient-elle. J’ai compris que le politique et l’intimité pouvaient se mêler de façon très originale.”
Ses trois films – Cinema Komunisto (2010), L’Envers d’une histoire (2017) et le diptyque Scènes des archives Labudović (2022-2023) – nous plongent dans l’histoire de la Yougoslavie, pays communiste ayant rompu ses liens avec l’URSS, un État se servant du cinéma pour la constitution de son identité, et l’une des forces motrices du mouvement des non-alignés, ces nations refusant de dépendre des grandes puissances mondiales, en lutte contre l’impérialisme et le colonialisme.
Avec son installation Faire parler les archives des non-alignés, ce sont des victimes de guerres ou de régimes autoritaires, qui ont perdu leur mémoire collective, que l’on voit découvrir les archives filmées par Stevan Labudović, infatigable caméraman de terrain. Mila Turajlić filme leurs réactions, on entend leurs commentaires. Enfin, le passé se met à parler.
— Les Inrocks, Igor Hansen-Løve
Photo © Ferrante Ferranti
La documentariste serbe Mila Turajlić fait surgir les images manquantes des pays non alignés à l’aide d’images d’archives. Une façon de reconstituer une mémoire collective, d’envisager une identité commune et de provoquer le débat.
FESTIVAL TNB X LES INROCKS
LA MÉMOIRE DANS LA PEAU
Publié le 01/11/2023
La documentariste serbe Mila Turajlić fait surgir les images manquantes des pays non alignés à l’aide d’images d’archives. Une façon de reconstituer une mémoire collective, d’envisager une identité commune et de provoquer le débat.
Les archives sont des objets éminemment politiques, surtout après un régime ultra-autoritaire. Encore faut-il pouvoir y avoir accès, les assimiler et les interpréter. Mila Turajlić, réalisatrice de documentaires serbe de 44 ans, leur consacre son énergie. “Après l’éclatement de laYougoslavie, l’une des volontés du président nationaliste Slobodan Milošević consistait en un effacement de notre mémoire collective. Tout a disparu : le nom des rues, des écoles, les monuments, l’histoire racontée aux enfants…”, explique-t-elle. Ainsi naît sa vocation : l’exhumation comme un sacerdoce.
La force de son engagement, elle la doit sûrement à sa mère, Srbijanka Turajlić, professeure de mathématiques à l’université, inusable militante et figure pro-démocratie des années Milošević et post-Milošević. La précision de son langage, elle la tient, entre autres, d’Agnès Varda. “Quand j’ai découvert Les Glaneurs et la Glaneuse, ce fut un choc, se souvient-elle. J’ai compris que le politique et l’intimité pouvaient se mêler de façon très originale.”
Ses trois films – Cinema Komunisto (2010), L’Envers d’une histoire (2017) et le diptyque Scènes des archives Labudović (2022-2023) – nous plongent dans l’histoire de la Yougoslavie, pays communiste ayant rompu ses liens avec l’URSS, un État se servant du cinéma pour la constitution de son identité, et l’une des forces motrices du mouvement des non-alignés, ces nations refusant de dépendre des grandes puissances mondiales, en lutte contre l’impérialisme et le colonialisme.
Avec son installation Faire parler les archives des non-alignés, ce sont des victimes de guerres ou de régimes autoritaires, qui ont perdu leur mémoire collective, que l’on voit découvrir les archives filmées par Stevan Labudović, infatigable caméraman de terrain. Mila Turajlić filme leurs réactions, on entend leurs commentaires. Enfin, le passé se met à parler.
— Les Inrocks, Igor Hansen-Løve
Photo © Ferrante Ferranti
Festival TNB
MILA TURAJLIĆ
FAIRE PARLER LES ARCHIVES DES NON-ALIGNÉS
Festival TNB
FESTIVAL TNB 2023
PARCOURS GUERRE D'ALGÉRIE