Théâtre National de Bretagne
Direction Arthur Nauzyciel
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Publié le 11/10/2022
Critique réalisée pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB 2022, à propos de Tenir debout de Suzanne de Baecque, du 23 au 26 novembre.
À 27 ans, Suzanne de Baecque fait un début de parcours sans faute sur les planches, comme comédienne pour Alain Françon et comme metteuse en scène dans un spectacle documentaire réjouissant sur le concours de Miss Poitou-Charentes.
C’est ce que l’on peut appeler une entrée réussie dans le monde du théâtre. À peine sortie de l’École du Nord, à Lille, Suzanne de Baecque joue dans sa toute première pièce, La Seconde Surprise de l’amour, de Marivaux, par Alain Françon (2021) – une réussite qui l’impose comme “la jeune actrice à suivre”. L’année suivante, elle met en scène son tout premier spectacle, Tenir debout (2022), un projet de fin d’études à la lisière du documentaire où elle raconte son immersion dans le concours de Miss Poitou-Charentes – une réussite qui l’impose comme “la jeune metteuse en scène à suivre”. Pas mal, pour un début. L’artiste se dit davantage comédienne que directrice d’acteurs. “Le sujet de la création me tenait vraiment à cœur, explique-t-elle, mais j’ai éprouvé d’immenses difficultés à la mise en scène… En fait, je découvrais tout.” Cela ne se voit pas. Drôle, intelligente, elle trouve la distance idéale pour critiquer l’institution moribonde et singulariser respectueusement les prétendantes au titre : leurs origines, leur parcours, leurs aspirations…
Suzanne de Baecque, elle, est née à Paris. Elle est la fille d’Antoine de Baecque, normalien, historien, critique de cinéma. “Quand j’étais petite, mon père écrivait le programme du In pour le Festival d’Avignon. Sur place, avec ma sœur, comme nous étions trop jeunes pour aller voir les spectacles, nous nous amusions à jouer les pièces nous-mêmes.” Plus tard, il y aura les premiers chocs de spectatrice : Au moins j’aurai laissé un beau cadavre (Vincent Macaigne) et Notre terreur (Sylvain Creuzevault). La vocation, l’école et le tourbillon. Aujourd’hui, elle “enchaîne”, entre les représentations de sa pièce, les répétitions pour Guillaume Vincent (Vertige 2001–2021) et le tournage du prochain film de Maïwenn pour Netflix (Jeanne du Barry, avec Johnny Depp et Louis Garrel, entre autres). On mise beaucoup sur l’avenir de cette jeune artiste. On espère surtout qu’elle n’est qu’aux prémices d’une œuvre qui lui ressemble : exigeante et singulière.
— Critique de Igor Hansen-Løve, septembre 2022
© Jean-Louis Fernandez
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Critique réalisée pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB 2022, à propos de Tenir debout de Suzanne de Baecque, du 23 au 26 novembre.
Publié le 11/10/2022
Critique réalisée pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB 2022, à propos de Tenir debout de Suzanne de Baecque, du 23 au 26 novembre.
À 27 ans, Suzanne de Baecque fait un début de parcours sans faute sur les planches, comme comédienne pour Alain Françon et comme metteuse en scène dans un spectacle documentaire réjouissant sur le concours de Miss Poitou-Charentes.
C’est ce que l’on peut appeler une entrée réussie dans le monde du théâtre. À peine sortie de l’École du Nord, à Lille, Suzanne de Baecque joue dans sa toute première pièce, La Seconde Surprise de l’amour, de Marivaux, par Alain Françon (2021) – une réussite qui l’impose comme “la jeune actrice à suivre”. L’année suivante, elle met en scène son tout premier spectacle, Tenir debout (2022), un projet de fin d’études à la lisière du documentaire où elle raconte son immersion dans le concours de Miss Poitou-Charentes – une réussite qui l’impose comme “la jeune metteuse en scène à suivre”. Pas mal, pour un début. L’artiste se dit davantage comédienne que directrice d’acteurs. “Le sujet de la création me tenait vraiment à cœur, explique-t-elle, mais j’ai éprouvé d’immenses difficultés à la mise en scène… En fait, je découvrais tout.” Cela ne se voit pas. Drôle, intelligente, elle trouve la distance idéale pour critiquer l’institution moribonde et singulariser respectueusement les prétendantes au titre : leurs origines, leur parcours, leurs aspirations…
Suzanne de Baecque, elle, est née à Paris. Elle est la fille d’Antoine de Baecque, normalien, historien, critique de cinéma. “Quand j’étais petite, mon père écrivait le programme du In pour le Festival d’Avignon. Sur place, avec ma sœur, comme nous étions trop jeunes pour aller voir les spectacles, nous nous amusions à jouer les pièces nous-mêmes.” Plus tard, il y aura les premiers chocs de spectatrice : Au moins j’aurai laissé un beau cadavre (Vincent Macaigne) et Notre terreur (Sylvain Creuzevault). La vocation, l’école et le tourbillon. Aujourd’hui, elle “enchaîne”, entre les représentations de sa pièce, les répétitions pour Guillaume Vincent (Vertige 2001–2021) et le tournage du prochain film de Maïwenn pour Netflix (Jeanne du Barry, avec Johnny Depp et Louis Garrel, entre autres). On mise beaucoup sur l’avenir de cette jeune artiste. On espère surtout qu’elle n’est qu’aux prémices d’une œuvre qui lui ressemble : exigeante et singulière.
— Critique de Igor Hansen-Løve, septembre 2022
© Jean-Louis Fernandez
FESTIVAL TNB 2022
Création
SUZANNE DE BAECQUE
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