Théâtre National de Bretagne
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FESTIVAL TNB X LES INROCKS

ENTRETIEN AVEC RÉBECCA CHAILLON

Publié le 04/11/2021

 

Entretien réalisé pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, à propos de Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon, présenté du 18 au 20 novembre au théâtre de l'Aire Libre.

Autour de sept performeuses, Rébecca Chaillon œuvre à la déconstruction des stéréotypes liés aux femmes noires avec une frappante expressivité poétique s’inspirant de l’afrofuturisme.

« Cette diversité m’apparaît absolument essentielle .»

Comment est né le projet de Carte noire nommée désir ?

L’impulsion initiale m’est venue après avoir participé au documentaire d’Amandine Gay, Ouvrir la voix, en 2014. Ce film donne la parole à vingt-quatre femmes afrodescendantes de France et de Belgique, chacune évoquant son vécu de femme noire, ses expériences du racisme et du sexisme en particulier. À la même époque, j’ai lu de nombreux écrits de militantes afroféministes et, par ailleurs, j’ai assisté à des séminaires sur l’antiracisme politique. Apprenant beaucoup, j’ai éprouvé le besoin de traduire tout cela dans ma pratique théâtrale. J’ai commencé à développer le projet avec la comédienne Aurore Déon, une amie de longue date qui partage mes doutes et mes questionnements.

 

Puis, j’ai eu aussi envie de rencontrer d’autres femmes artistes noires. Au final, nous sommes huit performeuses sur scène. D’origines et de classes sociales différentes, nous formons un ensemble hétérogène, chacune affirmant sa propre individualité, dans sa force autant que dans sa vulnérabilité. Cette diversité m’apparaît absolument essentielle.

 

De quoi se compose la pièce ?

Elle se saisit de figures ou de problématiques archétypales, par exemple la place des femmes noires dans la société française, en les poussant à l’excès afin de mettre en évidence les formes d’aliénation qui s’y trouvent. J’ai à coeur d’aborder ici la manière dont une femme noire ou métisse se construit par rapport aux autres – étant moi-même d’origine martiniquaise, par mes parents – sans emprunter la voie du documentaire. Inspirée par Aimé Césaire, entre autres, j’ai écrit un long texte avec lequel je m’attache à faire entendre une parole poétique, à résonance afrofantastique ou afrofuturiste. La pièce contient également quantité d’images et de musiques, en cherchant toujours à défaire les clichés qui peuvent être associés à la représentation des personnes noires, en particulier les femmes.

 

Quel est le principal enjeu de cette création à vos yeux ?

Dans la lignée de l’afrofuturisme, il m’importe beaucoup d’amener à imaginer le futur possible – ou les futurs possibles – des femmes noires de France ou d’ailleurs. Une fois que nous avons déposé un bout de notre histoire devant le public, à quoi pouvons-nous rêver ? Comment pouvons-nous nous transformer et nous transporter dans le futur ?

 

— Jérôme Provencal pour le supplément des Inrocks, octobre 2021

 

Le Magazine du TNB

 

Entretien réalisé pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, à propos de Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon, présenté du 18 au 20 novembre au théâtre de l'Aire Libre.

FESTIVAL TNB X LES INROCKS

ENTRETIEN AVEC RÉBECCA CHAILLON

Publié le 04/11/2021

 

Entretien réalisé pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, à propos de Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon, présenté du 18 au 20 novembre au théâtre de l'Aire Libre.

Autour de sept performeuses, Rébecca Chaillon œuvre à la déconstruction des stéréotypes liés aux femmes noires avec une frappante expressivité poétique s’inspirant de l’afrofuturisme.

« Cette diversité m’apparaît absolument essentielle .»

Comment est né le projet de Carte noire nommée désir ?

L’impulsion initiale m’est venue après avoir participé au documentaire d’Amandine Gay, Ouvrir la voix, en 2014. Ce film donne la parole à vingt-quatre femmes afrodescendantes de France et de Belgique, chacune évoquant son vécu de femme noire, ses expériences du racisme et du sexisme en particulier. À la même époque, j’ai lu de nombreux écrits de militantes afroféministes et, par ailleurs, j’ai assisté à des séminaires sur l’antiracisme politique. Apprenant beaucoup, j’ai éprouvé le besoin de traduire tout cela dans ma pratique théâtrale. J’ai commencé à développer le projet avec la comédienne Aurore Déon, une amie de longue date qui partage mes doutes et mes questionnements.

 

Puis, j’ai eu aussi envie de rencontrer d’autres femmes artistes noires. Au final, nous sommes huit performeuses sur scène. D’origines et de classes sociales différentes, nous formons un ensemble hétérogène, chacune affirmant sa propre individualité, dans sa force autant que dans sa vulnérabilité. Cette diversité m’apparaît absolument essentielle.

 

De quoi se compose la pièce ?

Elle se saisit de figures ou de problématiques archétypales, par exemple la place des femmes noires dans la société française, en les poussant à l’excès afin de mettre en évidence les formes d’aliénation qui s’y trouvent. J’ai à coeur d’aborder ici la manière dont une femme noire ou métisse se construit par rapport aux autres – étant moi-même d’origine martiniquaise, par mes parents – sans emprunter la voie du documentaire. Inspirée par Aimé Césaire, entre autres, j’ai écrit un long texte avec lequel je m’attache à faire entendre une parole poétique, à résonance afrofantastique ou afrofuturiste. La pièce contient également quantité d’images et de musiques, en cherchant toujours à défaire les clichés qui peuvent être associés à la représentation des personnes noires, en particulier les femmes.

 

Quel est le principal enjeu de cette création à vos yeux ?

Dans la lignée de l’afrofuturisme, il m’importe beaucoup d’amener à imaginer le futur possible – ou les futurs possibles – des femmes noires de France ou d’ailleurs. Une fois que nous avons déposé un bout de notre histoire devant le public, à quoi pouvons-nous rêver ? Comment pouvons-nous nous transformer et nous transporter dans le futur ?

 

— Jérôme Provencal pour le supplément des Inrocks, octobre 2021

 

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