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FESTIVAL TNB x LES INROCKS

LEÏLA KA : NOS VIES RÊVÉES

Publié le 04/11/2021

 

Portrait de Leïla Ka réalisé par Philippe Noisette pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, autour de Pode ser et C'est toi qu'on adore, présentés du 23 au 25 novembre au CCN de Rennes et de Bretagne.

Autrice-interprète au tempérament bien trempé, Leïla Ka signe deux chorégraphies à vif, Pode ser et C’est toi qu’on adore.

 

Il y a dans le visage de Leïla Ka plus d’un profil : garçon manqué, adolescente butée, guerrière affutée, on en passe. Le titre de son solo accrocheur, Pode ser, se traduit par « peut-être ». Il y a de l’incertitude fébrile chez mademoiselle Ka. Et du talent. Lorsqu’on lui demande ce qui a nourri son imaginaire, elle répond sans détour : « J’ai quatre sœurs et, ensemble, nous avons passé nos journées à jouer. Nous étions très libres pour créer nos mondes, nos histoires, nos personnages. Nos jeux n’avaient ni début ni fin, ils commençaient au réveil et s’arrêtaient au coucher. Cette enfance a été très formatrice. Et quand je suis sortie de cette bulle d’insouciance, la cruauté du monde social, l’injustice des destinées m’ont sauté à la figure et m’ont paru insupportables. Pour les dire, pour agir contre ces injustices, j’ai choisi le jeu, c’est ce que je savais faire, je crois. »

 

Leïla est donc montée sur scène. Elle se frotte ainsi aux danses urbaines. « Je viens, en partie, de cette discipline, mais je ne me suis jamais assigné un type de danse. » Leïla Ka va emprunter à divers courants, croiser Maguy Marin. « J’ai joué la grosse dans May B [chorégraphie créée en 1981]. J’ai énormément appris – la nécessité de la rigueur notamment. Mais surtout, en m’accordant sa confiance, Maguy m’a autorisée à me sentir légitime d’essayer moi aussi. Un peu naïvement, je me suis alors lancée dans la création de mon solo. Et c’est aussi peut-être de ça que je veux parler : l’importance de certains regards, ceux qui se posent sur nous à un moment donné et nous donnent des ailes. »

« Chacun de nous se débat comme il peut pour atteindre son être rêvé plus ou moins éloigné de son être réel. »

La reconnaissance viendra avec Pode ser, pièce vibrante abordant la question de l’identité, de ce que l’on veut ou peut être. « Je traite effectivement de la difficulté à être soi. Mais ce n’est pas à titre personnel, même si, comme chacun, je me heurte à des limites et à des peurs. Je veux surtout dénoncer les assignations, les empêchements que nous donnent nos histoires de vie ou que l’on se donne à soi-même. Et les difficultés, voire l’impossibilité qu’on a à les dépasser. Chacun de nous se débat comme il peut pour atteindre son être rêvé plus ou moins éloigné de son être réel. Danser les bras collés comme dans Pode ser tente d’illustrer cela. » En cet automne, elle reprend la route, une longue tournée avec Pode ser et le duo C’est toi qu’on adore. Sa prochaine création a pour titre Se faire la belle. Leïla Ka ou la danse des mots.

 

– Philippe Noisette pour le supplément des Inrocks, octobre 2021

 

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Portrait de Leïla Ka réalisé par Philippe Noisette pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, autour de Pode ser et C'est toi qu'on adore, présentés du 23 au 25 novembre au CCN de Rennes et de Bretagne.

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LEÏLA KA : NOS VIES RÊVÉES

Publié le 04/11/2021

 

Portrait de Leïla Ka réalisé par Philippe Noisette pour le supplément des Inrocks consacré au Festival TNB, autour de Pode ser et C'est toi qu'on adore, présentés du 23 au 25 novembre au CCN de Rennes et de Bretagne.

Autrice-interprète au tempérament bien trempé, Leïla Ka signe deux chorégraphies à vif, Pode ser et C’est toi qu’on adore.

 

Il y a dans le visage de Leïla Ka plus d’un profil : garçon manqué, adolescente butée, guerrière affutée, on en passe. Le titre de son solo accrocheur, Pode ser, se traduit par « peut-être ». Il y a de l’incertitude fébrile chez mademoiselle Ka. Et du talent. Lorsqu’on lui demande ce qui a nourri son imaginaire, elle répond sans détour : « J’ai quatre sœurs et, ensemble, nous avons passé nos journées à jouer. Nous étions très libres pour créer nos mondes, nos histoires, nos personnages. Nos jeux n’avaient ni début ni fin, ils commençaient au réveil et s’arrêtaient au coucher. Cette enfance a été très formatrice. Et quand je suis sortie de cette bulle d’insouciance, la cruauté du monde social, l’injustice des destinées m’ont sauté à la figure et m’ont paru insupportables. Pour les dire, pour agir contre ces injustices, j’ai choisi le jeu, c’est ce que je savais faire, je crois. »

 

Leïla est donc montée sur scène. Elle se frotte ainsi aux danses urbaines. « Je viens, en partie, de cette discipline, mais je ne me suis jamais assigné un type de danse. » Leïla Ka va emprunter à divers courants, croiser Maguy Marin. « J’ai joué la grosse dans May B [chorégraphie créée en 1981]. J’ai énormément appris – la nécessité de la rigueur notamment. Mais surtout, en m’accordant sa confiance, Maguy m’a autorisée à me sentir légitime d’essayer moi aussi. Un peu naïvement, je me suis alors lancée dans la création de mon solo. Et c’est aussi peut-être de ça que je veux parler : l’importance de certains regards, ceux qui se posent sur nous à un moment donné et nous donnent des ailes. »

« Chacun de nous se débat comme il peut pour atteindre son être rêvé plus ou moins éloigné de son être réel. »

La reconnaissance viendra avec Pode ser, pièce vibrante abordant la question de l’identité, de ce que l’on veut ou peut être. « Je traite effectivement de la difficulté à être soi. Mais ce n’est pas à titre personnel, même si, comme chacun, je me heurte à des limites et à des peurs. Je veux surtout dénoncer les assignations, les empêchements que nous donnent nos histoires de vie ou que l’on se donne à soi-même. Et les difficultés, voire l’impossibilité qu’on a à les dépasser. Chacun de nous se débat comme il peut pour atteindre son être rêvé plus ou moins éloigné de son être réel. Danser les bras collés comme dans Pode ser tente d’illustrer cela. » En cet automne, elle reprend la route, une longue tournée avec Pode ser et le duo C’est toi qu’on adore. Sa prochaine création a pour titre Se faire la belle. Leïla Ka ou la danse des mots.

 

– Philippe Noisette pour le supplément des Inrocks, octobre 2021

 

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