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À PROPOS DE "TOUT L'UNIVERS"

ENTRETIEN AVEC XAVIER VEILHAN

Publié le 02/06/2023

 

 

Xavier Veilhan multiplie les collaborations avec d’autres artistes, comme avec le scénographe Alexis Bertrand avec qui il crée Tout l’Univers.

La connaissance scientifique est déjà présente dans plusieurs de vos productions (sculpture, peinture, spectacle, vidéo, photo). Comment irrigue-t-elle cette création façonnée par l’Univers et les multiples recherches (astronomie, astrophysique, cosmologie) qui tentent d’en percer le mystère ?


Xavier Veilhan – Les rapports entre la dimension conceptuelle de l’art et l’astrophysique sont très nombreux. Il est facile d’établir des parallèles entre la science et les processus de création, de fabrication des œuvres, de mise en place de procédures et de systèmes d’observation. Tout ce qui permet de tourner autour d’un sujet, ou d’un thème, en multipliant les approches et les déductions. Ma production artistique agit comme un instrument d’optique, comme une paire de jumelles, une lunette astronomique, qui permet d’accéder à d’autres espaces. L’art et la science ont en commun de pouvoir révéler une dimension du monde, sans pour autant chercher à la rendre compréhensible. Car c’est difficile, voire impossible, certains concepts résistent. D’ailleurs, très souvent, les scientifiques eux-mêmes cherchent et parlent par métaphores ou analogies. Si depuis la déflagration de la théorie de la relativité d’Einstein, notre compréhension et notre connaissance du monde n’a cessé de croître, la capacité poétique de la science n’a paradoxalement fait qu’augmenter elle aussi. Les formes que prennent mon travail dépendent toujours du sujet que j’ai choisi de traiter. Pour parler de l’Univers, j’ai cherché une expression formelle à la fois sensuelle, abstraite et poétique.

 

Comment est née l’idée de cette structure-sculpture modulable autour de laquelle le public va s’installer ?


Xavier Veilhan – Je m’intéresse depuis longtemps au mouvement produit par la modernité, à la manière dont la machine, comme la sculpture, change notre regard, le démultiplie, nous entraîne dans une certaine dynamique de la vision, de la perception. Avec Alexis, nous avons cherché à construire un objet qui pourrait se déployer en 3D dans un espace. Une forme modeste, mais spectaculaire, qui peut célébrer l’infiniment grand et l’infiniment petit, rendre visible et traduire de manière sensible différents savoirs et leurs représentations à travers les siècles : collision de particules, schéma d’Athanase Kircher, représentation de la théorie de l’harmonie des sphères par exemple.


Alexis Bertrand – Elle est constituée de tubes suspendus par un réseau de fils activables depuis le plateau par les interprètes-performeurs. Proche du sol, repliée à la verticale, déployée de façon ordonnée ou au contraire éclatée et élevée dans les cintres : elle est manipulée en direct et évolue tout au long du spectacle. Les mouvements qu’elle dessine convoquent en 3 dimensions les schémas, diagrammes et d’autres géométries modélisées en 2 dimensions par les scientifiques à travers les siècles. Cette plasticité permet de jouer également avec le public qui, en fonction de la configuration donnée à la sculpture, sera placé alternativement à l’extérieur de la forme, face à un objet à observer, ou au contraire inclus dans cette forme – qui définit alors un espace commun.


– Propos recueillis par Francis Cossu, avril 2023

Le Magazine du TNB

 

 

Xavier Veilhan multiplie les collaborations avec d’autres artistes, comme avec le scénographe Alexis Bertrand avec qui il crée Tout l’Univers.

À PROPOS DE "TOUT L'UNIVERS"

ENTRETIEN AVEC XAVIER VEILHAN

Publié le 02/06/2023

 

 

Xavier Veilhan multiplie les collaborations avec d’autres artistes, comme avec le scénographe Alexis Bertrand avec qui il crée Tout l’Univers.

La connaissance scientifique est déjà présente dans plusieurs de vos productions (sculpture, peinture, spectacle, vidéo, photo). Comment irrigue-t-elle cette création façonnée par l’Univers et les multiples recherches (astronomie, astrophysique, cosmologie) qui tentent d’en percer le mystère ?


Xavier Veilhan – Les rapports entre la dimension conceptuelle de l’art et l’astrophysique sont très nombreux. Il est facile d’établir des parallèles entre la science et les processus de création, de fabrication des œuvres, de mise en place de procédures et de systèmes d’observation. Tout ce qui permet de tourner autour d’un sujet, ou d’un thème, en multipliant les approches et les déductions. Ma production artistique agit comme un instrument d’optique, comme une paire de jumelles, une lunette astronomique, qui permet d’accéder à d’autres espaces. L’art et la science ont en commun de pouvoir révéler une dimension du monde, sans pour autant chercher à la rendre compréhensible. Car c’est difficile, voire impossible, certains concepts résistent. D’ailleurs, très souvent, les scientifiques eux-mêmes cherchent et parlent par métaphores ou analogies. Si depuis la déflagration de la théorie de la relativité d’Einstein, notre compréhension et notre connaissance du monde n’a cessé de croître, la capacité poétique de la science n’a paradoxalement fait qu’augmenter elle aussi. Les formes que prennent mon travail dépendent toujours du sujet que j’ai choisi de traiter. Pour parler de l’Univers, j’ai cherché une expression formelle à la fois sensuelle, abstraite et poétique.

 

Comment est née l’idée de cette structure-sculpture modulable autour de laquelle le public va s’installer ?


Xavier Veilhan – Je m’intéresse depuis longtemps au mouvement produit par la modernité, à la manière dont la machine, comme la sculpture, change notre regard, le démultiplie, nous entraîne dans une certaine dynamique de la vision, de la perception. Avec Alexis, nous avons cherché à construire un objet qui pourrait se déployer en 3D dans un espace. Une forme modeste, mais spectaculaire, qui peut célébrer l’infiniment grand et l’infiniment petit, rendre visible et traduire de manière sensible différents savoirs et leurs représentations à travers les siècles : collision de particules, schéma d’Athanase Kircher, représentation de la théorie de l’harmonie des sphères par exemple.


Alexis Bertrand – Elle est constituée de tubes suspendus par un réseau de fils activables depuis le plateau par les interprètes-performeurs. Proche du sol, repliée à la verticale, déployée de façon ordonnée ou au contraire éclatée et élevée dans les cintres : elle est manipulée en direct et évolue tout au long du spectacle. Les mouvements qu’elle dessine convoquent en 3 dimensions les schémas, diagrammes et d’autres géométries modélisées en 2 dimensions par les scientifiques à travers les siècles. Cette plasticité permet de jouer également avec le public qui, en fonction de la configuration donnée à la sculpture, sera placé alternativement à l’extérieur de la forme, face à un objet à observer, ou au contraire inclus dans cette forme – qui définit alors un espace commun.


– Propos recueillis par Francis Cossu, avril 2023

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