Théâtre National de Bretagne
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ATELIERS À LA MAISON D'ARRÊT DE SAINT-MALO ET CENTRE PÉNITENTIAIRE POUR FEMMES DE RENNES

Publié le 22/12/2023

 

Le Théâtre National de Bretagne et la Ligue de l’Enseignement, en lien avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, collaborent depuis plusieurs années afin de proposer aux détenu·es des centres pénitentiaires et des maisons d’arrêt du territoire, des projets artistiques et culturels, ceci grâce au soutien de la DRAC Bretagne (Direction Régionale des Affaires Culturelles).

Cette année, ce partenariat s’est illustré par la mise en place d’ateliers d’écriture avec l’écrivaine Tania de Montaigne, artiste associée au TNB. L’objectif de ces ateliers était de permettre aux participant·es de s’essayer à l’écriture d’un portrait et de le lire ensuite à voix haute devant les autres. En binôme, grâce au procédé de l’interview, chaque personne récolte des informations intimes qui permettent ensuite d’écrire un portrait sensible. 

 

Les ateliers se sont déroulés du 20 au 21 novembre 2023 à la Maison d’arrêt de Saint-Malo et du 29 novembre au 1er décembre 2023 au Centre Pénitentiaire pour Femmes de Rennes.

 

Récit de ces ateliers par Gaëlle Haslé, attachée aux relations avec les publics.

 

LUN 20 11

Pour ces 2 premiers jours d’atelier à la Maison d’Arrêt de Saint-Malo, Tania de Montaigne est accompagnée de Stéphane Foenkinos, scénariste et réalisateur. À notre arrivée, 7 jeunes hommes sont présents pour participer à l’atelier. Nous leur distribuons des cahiers et ils commencent à s’interviewer et écrire leurs portraits respectifs. Tania de Montaigne et Stéphane Foenkinos leur expliquent que l’objectif est d’être dans la sincérité de la rencontre. Comment présenter quelqu’un, le raconter et donner envie aux autres de le connaître davantage ?

 

À la fin de l’atelier, Tania de Montaigne signe à chacun une dédicace dans le livre que nous leur offrons et qui réunit 2 de ses récits : Noire – La Vie méconnue de Claudette Colvin et L’Assignation – Les Noirs n’existent pas.

 

MAR 20 11

Le lendemain, nous retrouvons les 7 participants de la veille ainsi qu’une nouvelle personne. Les interviews se poursuivent. Certains ont pris le temps, dans la soirée, de prendre de l’avance et de débuter la rédaction du portrait de leur camarade. Nous sentons que les participants sont de plus en plus à l’aise et en confiance.

 

À l’approche de la fin de l’atelier, le moment est venu, à tour de rôle, de lire les portraits écrits par chacun. Certains sont plus à l’aise que d’autres dans la prise de parole, mais l’écoute est très attentive et bienveillante. Des amitiés se dévoilent même dans certains textes. Les participants saluent le bénéfice de cet atelier, qui leur a donné l’opportunité de se rencontrer, de mieux se connaître, de montrer de quoi ils sont capables, et de « sortir de leur cellule de 9 m² ».

 

Le cycle d’ateliers se poursuit ensuite au Centre Pénitentiaire pour Femmes de Rennes, pendant 3 après-midis, en compagnie, cette fois-ci, uniquement de Tania de Montaigne.

 

« Cet atelier est un pas vers l’avant » – un détenu de la Maison d’Arrêt de St-Malo

 

MER 29 11

Pour ce 1er jour d’atelier à la prison des femmes, nous nous rendons au quartier de prise en charge de la radicalisation, qui se situe dans une aile à part du bâtiment car les détenues qui y sont incarcérées ne sont pas autorisées à croiser d’autres détenues. 3 femmes participent à un atelier, qui se déroule dans une toute petite salle. Le temps est de 2 heures, les interviews et l’écriture sont donc chronométrées. Nous avons tout de même l’occasion, à la fin, d’entendre les textes écrits par chacune. Chaque texte a son propre style et restitue avec beaucoup de délicatesse les portraits des femmes présentes.  

 

JEU 30 11

Le lendemain, nous nous rendons dans un autre espace de la prison, avec 13 nouvelles participantes, âgées de 20 à 60 ans qui disposent de 2 après-midis pour l’écriture.

Tania se présente, une certaine timidité et distance dans le groupe de femmes est palpable. Les duos se forment en revanche rapidement. Tania leur donne alors des clés pour s’interroger au mieux : Quel est ton prénom ? Est-ce que tu l’apprécies ? A-t-il une signification ? As-tu un surnom ? Pourquoi ? Quelle est ta définition du bonheur ? Quels sont tes rêves ?

 

Au fur et à mesure des questions, les participantes se dévoilent et sont de plus en plus à l’aise, ouvertes à l’échange. La fin de ce premier après-midi d’atelier se conclue dans une bonne ambiance avec beaucoup de taquineries et d’humour parmi les participantes. À la sortie de l’atelier, les échanges se poursuivent même dans les couloirs.

 

VEN 01 12

Ce dernier jour d’atelier permet aux participantes de peaufiner leur texte, de s’entrainer à l’oral et enfin de restituer leurs textes. Leurs créations sont très variées, il y a parfois des sujets intimes, de l’humour. Ces lectures permettent de révéler les personnalités et les passions de chacune.

 

Et Tania de conclure : « Ce cahier est votre billet d’avion, vers un ailleurs, pour vous exprimer »

 

– Gaëlle Haslé, attachée aux relations avec les publics

Le Magazine du TNB

 

Le Théâtre National de Bretagne et la Ligue de l’Enseignement, en lien avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, collaborent depuis plusieurs années afin de proposer aux détenu·es des centres pénitentiaires et des maisons d’arrêt du territoire, des projets artistiques et culturels, ceci grâce au soutien de la DRAC Bretagne (Direction Régionale des Affaires Culturelles).

ATELIERS À LA MAISON D'ARRÊT DE SAINT-MALO ET CENTRE PÉNITENTIAIRE POUR FEMMES DE RENNES

Publié le 22/12/2023

 

Le Théâtre National de Bretagne et la Ligue de l’Enseignement, en lien avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, collaborent depuis plusieurs années afin de proposer aux détenu·es des centres pénitentiaires et des maisons d’arrêt du territoire, des projets artistiques et culturels, ceci grâce au soutien de la DRAC Bretagne (Direction Régionale des Affaires Culturelles).

Cette année, ce partenariat s’est illustré par la mise en place d’ateliers d’écriture avec l’écrivaine Tania de Montaigne, artiste associée au TNB. L’objectif de ces ateliers était de permettre aux participant·es de s’essayer à l’écriture d’un portrait et de le lire ensuite à voix haute devant les autres. En binôme, grâce au procédé de l’interview, chaque personne récolte des informations intimes qui permettent ensuite d’écrire un portrait sensible. 

 

Les ateliers se sont déroulés du 20 au 21 novembre 2023 à la Maison d’arrêt de Saint-Malo et du 29 novembre au 1er décembre 2023 au Centre Pénitentiaire pour Femmes de Rennes.

 

Récit de ces ateliers par Gaëlle Haslé, attachée aux relations avec les publics.

 

LUN 20 11

Pour ces 2 premiers jours d’atelier à la Maison d’Arrêt de Saint-Malo, Tania de Montaigne est accompagnée de Stéphane Foenkinos, scénariste et réalisateur. À notre arrivée, 7 jeunes hommes sont présents pour participer à l’atelier. Nous leur distribuons des cahiers et ils commencent à s’interviewer et écrire leurs portraits respectifs. Tania de Montaigne et Stéphane Foenkinos leur expliquent que l’objectif est d’être dans la sincérité de la rencontre. Comment présenter quelqu’un, le raconter et donner envie aux autres de le connaître davantage ?

 

À la fin de l’atelier, Tania de Montaigne signe à chacun une dédicace dans le livre que nous leur offrons et qui réunit 2 de ses récits : Noire – La Vie méconnue de Claudette Colvin et L’Assignation – Les Noirs n’existent pas.

 

MAR 20 11

Le lendemain, nous retrouvons les 7 participants de la veille ainsi qu’une nouvelle personne. Les interviews se poursuivent. Certains ont pris le temps, dans la soirée, de prendre de l’avance et de débuter la rédaction du portrait de leur camarade. Nous sentons que les participants sont de plus en plus à l’aise et en confiance.

 

À l’approche de la fin de l’atelier, le moment est venu, à tour de rôle, de lire les portraits écrits par chacun. Certains sont plus à l’aise que d’autres dans la prise de parole, mais l’écoute est très attentive et bienveillante. Des amitiés se dévoilent même dans certains textes. Les participants saluent le bénéfice de cet atelier, qui leur a donné l’opportunité de se rencontrer, de mieux se connaître, de montrer de quoi ils sont capables, et de « sortir de leur cellule de 9 m² ».

 

Le cycle d’ateliers se poursuit ensuite au Centre Pénitentiaire pour Femmes de Rennes, pendant 3 après-midis, en compagnie, cette fois-ci, uniquement de Tania de Montaigne.

 

« Cet atelier est un pas vers l’avant » – un détenu de la Maison d’Arrêt de St-Malo

 

MER 29 11

Pour ce 1er jour d’atelier à la prison des femmes, nous nous rendons au quartier de prise en charge de la radicalisation, qui se situe dans une aile à part du bâtiment car les détenues qui y sont incarcérées ne sont pas autorisées à croiser d’autres détenues. 3 femmes participent à un atelier, qui se déroule dans une toute petite salle. Le temps est de 2 heures, les interviews et l’écriture sont donc chronométrées. Nous avons tout de même l’occasion, à la fin, d’entendre les textes écrits par chacune. Chaque texte a son propre style et restitue avec beaucoup de délicatesse les portraits des femmes présentes.  

 

JEU 30 11

Le lendemain, nous nous rendons dans un autre espace de la prison, avec 13 nouvelles participantes, âgées de 20 à 60 ans qui disposent de 2 après-midis pour l’écriture.

Tania se présente, une certaine timidité et distance dans le groupe de femmes est palpable. Les duos se forment en revanche rapidement. Tania leur donne alors des clés pour s’interroger au mieux : Quel est ton prénom ? Est-ce que tu l’apprécies ? A-t-il une signification ? As-tu un surnom ? Pourquoi ? Quelle est ta définition du bonheur ? Quels sont tes rêves ?

 

Au fur et à mesure des questions, les participantes se dévoilent et sont de plus en plus à l’aise, ouvertes à l’échange. La fin de ce premier après-midi d’atelier se conclue dans une bonne ambiance avec beaucoup de taquineries et d’humour parmi les participantes. À la sortie de l’atelier, les échanges se poursuivent même dans les couloirs.

 

VEN 01 12

Ce dernier jour d’atelier permet aux participantes de peaufiner leur texte, de s’entrainer à l’oral et enfin de restituer leurs textes. Leurs créations sont très variées, il y a parfois des sujets intimes, de l’humour. Ces lectures permettent de révéler les personnalités et les passions de chacune.

 

Et Tania de conclure : « Ce cahier est votre billet d’avion, vers un ailleurs, pour vous exprimer »

 

– Gaëlle Haslé, attachée aux relations avec les publics