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3 QUESTIONS À JANA, JEUNE ARTISTE LIBANAISE ACCUEILLIE PAR L'ÉCOLE

3 QUESTIONS À JANA, JEUNE ARTISTE LIBANAISE ACCUEILLIE PAR L'ÉCOLE

NOV 2021

Jeune autrice de théâtre, comédienne, metteure en scène et chanteuse, Jana Bou Matar étudie le théâtre à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise à Beyrouth (Liban). Accueillie à l’École du TNB dans le cadre des Rencontres internationales organisées pendant le Festival 2021, Jana nous raconte son immersion au cœur de cet événement.

 

Comment s’est passée la rencontre avec les élèves de l’École ?

Le mélange avec les étudiants était vraiment super. Je pense que cela a été une des expériences les plus inspirantes de ma vie professionnelle et personnelle. J’ai rencontré des amis avec qui je suis encore en contact aujourd’hui, et nous prévoyons de nous revoir prochainement.

J’ai beaucoup aimé travailler avec les élèves : nous avons beaucoup discuté et rêvé de collaborations futures et de projets de pièces, s’il n’y avait pas la distance.

 

Les différences de langues ont-elles été problématiques ?

Cette différence variait d’un élève à un autre. Certains parlaient mieux Anglais que d’autres. Ce n’était pas difficile de communiquer et de se comprendre, puisque je comprends le Français, c’est simplement que cela me prend plus de temps pour m’exprimer moi. À partir de la deuxième semaine, comme je pratiquais le Français sur place, c’était plus facile d’avoir des conversations entières avec tous les étudiants, même celles et ceux qui ne parlaient pas Anglais. Je me suis même arrangée avec plusieurs élèves pour parler Français et mon côté et Anglais du leur, comme ça nous améliorions tous notre niveau de langue.

 

Quel(s) spectacle(s) retiens-tu le plus et pourquoi ?

Les spectacles que j’ai vraiment aimés ont été Dreamers et À l’Ouest. Dans Dreamers, j’ai vraiment apprécié la poésie du texte de Rambert, tout comme le rythme et l’aspect visuel du spectacle. C’était aussi super de voir sur scène la promotion précédente de l’École du TNB puisque nous les avions rencontrés et avions échangé avec eux au bar-restaurant du TNB. À l’Ouest était aussi incroyable et intéressant, car l’histoire et la thématique étaient très riches de sens pour moi. Nous avons aussi rencontré l'équipe de Bajour après leur spectacle et c'est un super collectif d'artistes qui a montré beaucoup d’intérêt pour le Liban.

 

Dirais-tu que cette expérience t’a fait évoluer en tant qu’artiste ? Et comment ?

Je pense que cette expérience a été très riche de sens. Les échauffements et exercices dirigés par les deux intervenants (Théo Mercier et Robyn Orlin) étaient supers. La collaboration avec d’autres artistes français était très inspirante puisque nous avons appris les uns des autres et d’une école à l’autre.

 

J’ai aussi découvert que même si nous parlons des langues différentes et avons des parcours différents, nous sommes capables de travailler ensemble comme si nous nous connaissions depuis des années, parce que l’art et le théâtre sont universels.

 

Je crois que ce qui pourrait être intéressant au-delà de ce programme serait de soutenir des collaborations se poursuivant entre les jeunes artistes invités et les élèves de la promo de l’École du TNB, que ce soit à travers un autre stage à Rennes ou en faisant venir un groupe d’élèves à Beyrouth. Cela pourrait aussi passer par des rencontres en visios pour suivre ensemble des cours théoriques ou pour discuter de films, spectacles, pièces de théâtre.

 

Cette expérience m’a aidé à parler de théâtre avec de nombreux artistes qui partagent mon point de vue à l’autre bout du monde. Voir les spectacles du Festival était aussi très inspirant, en particulier grâce aux rencontres avec les équipes artistiques qui avaient lieu après les représentations, pour échanger sur nos ressentis, idées et critiques.

 

(interview réalisée en janvier 2022, traduite de l’anglais)

 

L’organisation de ces rencontres internationales a été permise grâce au soutien du programme Erasmus + pour l’enseignement supérieur, de l’Institut français (Paris), de l’Institut français d’Islande et de l’Institut français du Liban.

 

© Gwendal Le Flem